L'accord de gel de la production annoncé mardi dernier par l'Arabie saoudite et la Russie semble ne pas être efficace pour provoquer une hausse des cours, même légères ; les prix du pétrole ont replongé et se sont affichés hier en baisse en cours d'échanges européens, souffrant d'une nouvelle consolidation des stocks américains de brut et de la décision de l'Arabie saoudite de ne pas réduire sa production. «Une nouvelle hausse des stocks américains hebdomadaires (de brut) a ravivé les craintes d'une offre surabondante alors que le cours du Brent approchait de ses plus hauts niveaux en un mois», a noté un analyste. Les stocks américains ont en effet atteint leur plus haut niveau depuis plus de 85 ans, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi. L'élan du pétrole a été finalement stoppé par les derniers chiffres sur l'état des réserves américaines de brut alors qu'il avait fini en nette hausse mercredi dernier après que l'Iran a apporté son soutien à l'accord de gel de production par la Russie et l'Arabie saoudite. Pour la plupart des analystes, le gel de la production sur lequel se sont non seulement accordés la Russie, l'Arabie saoudite, mais aussi le Qatar et le Venezuela, n'est pas suffisant pour relancer un marché qui a surtout besoin d'une baisse de l'offre. En revanche, un nouveau coup a été porté jeudi aux espoirs du marché de voir l'excès mondial de pétrole se résorber après que le ministre saoudien des Affaires étrangères a indiqué que Riyad n'était pas prêt à réduire sa production de pétrole pour soutenir les prix. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, cité par des agences, a indiqué que si les autres producteurs veulent limiter ou s'accordent à geler la production, «cela peut avoir un impact sur le marché, mais l'Arabie saoudite n'est pas prête à réduire sa production». Selon des analystes, un accord entre les principaux producteurs de pétrole est quasiment hors de question, ce qui ne signifie pas que les négociations soient pour autant totalement inutiles. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 33,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars se repliait de 62 cents à 30,15 dollars. Le prix du Brent a atteint jeudi 35,73 dollars, un plus haut niveau en deux semaines, tandis que le WTI est monté au même moment jusqu'à 31,98 dollars, un maximum depuis le 5 février. En Asie, les cours de l'or noir étaient orientés à la baisse hier. Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars reculait de 29 cents à 30,48 dollars, tôt le matin. Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne du brut pour livraison en avril, cédait quant à lui 30 cents à 33,98 dollars.