Les créances du droit de jouissance des terres agricoles du domaine privé de l'Etat à Blida, converti en droit de concession depuis 2010, dépassent 1,4 milliard DA, a-t-on appris auprès du directeur des Domaines de l'Etat. «Les redevances impayées du droit de concession agricole sont estimées à un milliard 443 millions DA», a indiqué à l'APS Boughriss Karim, précisant que cette somme était un cumul remontant à novembre 1987, date de promulgation de la loi de jouissance, et incluant les redevances effectives suite à la promulgation de la loi sur la concession agricole, en août 2010. Boughriss a, à cet effet, lancé un appel aux agriculteurs concernés pour se rapprocher de ses services dans «les plus brefs délais» et s'acquitter de leurs redevances. «Nous avons reçu des instructions fermes de la part du ministère de tutelle sur l'obligation de recouvrer les redevances», a-t-il fait savoir, estimant que la restitution de ce montant «colossal» nécessitait une sensibilisation à travers notamment les médias locaux, sur «l'impératif de versement des redevances, dont les délais de payement sont déjà dépassés». L'opération de sensibilisation a donné de «bons résultats» dans de nombreuses wilayas, à l'instar de Sidi Bel Abbès et de Tiaret, s'est-il félicité. Interrogé sur le retard accusé dans le lancement de l'opération de recouvrement par les services des Domaines, Boughris a expliqué que cela était dû à la situation financière des agriculteurs qui «ne le permettait pas» auparavant. «C'est pour cela que nous avons attendu jusqu'à ce que les agriculteurs reçoivent leurs actes de concession», a-t-il soutenu. De son côté, le secrétaire de wilaya de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Djebbar Zoubir, a exhorté les autorités sur la «nécessité de trouver, dans les plus brefs délais, une solution à l'accumulation des dettes des fellahs». Il a affirmé la disponibilité des agriculteurs de la wilaya de Blida à «s'acquitter de leurs dus, mais selon les modalités fixées par la nouvelle loi de 2010». Cette situation constitue, a-t-il mis en garde, une «contrainte» pour le développement de l'agriculture et le soutien de la production agricole, soulignant la nécessité de «résoudre le problème de façon urgente». «Nous serons submergés de dettes si l'on nous oblige au versement des redevances, d'autant plus que certains agriculteurs sont redevables de sommes allant de 2 à 7 millions DA.»