Pour l'entraîneur national, «quand on choisit de jouer pour son pays, ça doit être un choix du cœur, spontané aussi». Les choses commencent à s'éclaircir concernant les deux jeunes franco-algériens, Adam Ounas de Bordeaux et Yassine Benzia de Lille, qui ont demandé un temps de réflexion après avoir été sollicités pour renforcer la sélection algérienne. Le sélectionneur national, Christian Gourcuff, qui a rencontré ces deux jeunes internationaux français, vient de révéler qu'ils se sentent Algériens, ce qui les rapproche des Verts. «Je vais rester discret sur la discussion que j'ai eue avec Ounas et Benzia. Ce sont des joueurs qui se sentent Algériens, pas de problème. Il y a juste une question de timing et de situation dans leurs clubs. J'ai fait part de mon intérêt pour ces joueurs qui sont de qualité et d'avenir. Ils sont binationaux, mais algériens dans l'âme. Pour le timing, ça dépendra de pas mal de choses», a annoncé Gourcuff dans un entretien accordé à Dachra TV de Montréal lors de son dernier séjour au Québec. Les deux capitaines de l'EN, Sofiane Feghouli et Carl Medjani, ont incité et exhorté Ounas et Benzia à choisir la sélection algérienne et à leur emboîter ainsi le pas. «Jouer pour l'Algérie ou la France est un choix personnel. Je ne mets pas de pression sur Ounas et Benzia. Il ne faut pas que les intérêts viennent se méler des choix. Quand on choisit de jouer pour son pays, ça doit être un choix du cœur, et un choix spontané aussi. Sofiane s'est exprimé par rapport au choix qu'il a fait. C'est respectable. Chaque joueur a le droit en fonction de son ressenti, de son vécu. Il doit faire son choix en son âme et conscience», a précisé Gourcuff qui suit aussi avec un grand intérêt l'évolution de l'autre jeune émigré, Rachid Aït Athmane, déjà convoqué chez les olympiques par Schurmann. «Aït Athmane, un joueur intéressant» «Aït Athmane est un joueur intéressant. Je regarde ses matches avec Gijon. Il est titulaire depuis un certain temps. C'est intéressant d'avoir des jeunes comme ça, qui ont une possibilité de progression, mais dans une sélection, il y a de la concurrence évidemment, dans certains secteurs de jeu notamment», a indiqué le driver des Verts, très satisfait, d'autre part, de la résurrection de Rachid Ghezzal à l'OL. «Ghezzal joue actuellement, c'est déjà un plus. C'est intéressant pour les jeunes de trouver des ouvertures qui leur permettent de jouer, d'exprimer leurs qualités. Rachid est avec nous depuis le printemps dernier. Ce n'est pas une découverte pour nous. On connaît ses qualités. En enchaînant des matches, il va prendre confiance et exprimer son potentiel. C'est intéressant pour la suite», dira le Breton qui a suivi sur le petit écran le match amical des Olympiques contre la sélection palestinienne. «J'ai suivi le match des U23 contre la Palestine. Ils sont dans une phase de préparation. C'était un match particulier dans le contexte du 5-Juillet que j'ai eu à déplorer lorsqu'on a joué contre la Guinée et le Sénégal. Quand jouer à domicile devient un handicap, ca reste embêtant. C'est le cas pour les U23. Le résultat de ce match n'a pas trop d'importance, même c'est toujours intéressant de gagner», a signalé le patron de l'EN, qui écarte la participation des joueurs évoluant à l'étranger aux JO de Rio. «Il y a un gros problème pour les JO. Si ce n'est pas une date FIFA, il ne faut pas envisager d'avoir des joueurs professionnels qui ne peuvent pas se libérer. Même si c'est une date FIFA, ça pose tout de même problème car les JO coïncident avec une période de préparation. C'est le coach des U23 qui fera le choix de ses joueurs et ça me semble problématique», a souligné Gourcuff qui écarte aussi la présence des locaux au sein de l'EN A', hormis les gardiens de but bien évidemment. «On prend les meilleurs pour l'EN A» «Dans une sélection, on prend les meilleurs. Le problème pour les joueurs locaux, c'est la concurrence qu'il y a. Si on prend des locaux, on va enlever les autres joueurs qui évoluent dans des clubs de haut niveau. Je n'ai pas de problème avec le joueur local. C'est juste une question de concurrence avec les joueurs qui évoluent à l'étranger, et une question de performance et de qualité», précise Gourcuff, avide de battre l'Ethiopie en mars prochain pour assurer la qualification à la CAN 2017 et améliorer la position de l'EN dans le classement FIFA pour avoir un bon tirage au dernier tour des éliminatoires du Mondial 2018. «On a perdu des places au classement FIFA en ne jouant pas. C'est un calcul très théorique qui ne correspond pas à grand-chose, mais pour des raisons de tirage, il vaut mieux être à la meilleure place. Les matches de l'Ethiopie sont d'une importance capitale pour la qualification à la CAN. On commence à les préparer avec beaucoup de sérieux. Il faudra avoir l'envie de gagner pour terminer dans le chapeau des cinq meilleurs avant le tirage du dernier tour des éliminatoires du Mondial 2018. On doit gagner pour se qualifier et pour avoir un bon tirage pour éviter d'être en concurrence avec de grosses nations», a expliqué Gourcuff, autorisé par la FAF à aller au Québec. «J'ai eu l'autorisation de la FAF pour aller au Québec» «J'ai déjà joué au Québec avec le Supra Montréal et on a gardé le contact. J'ai été sollicité par la Fédération québécoise qui a fait une demande à son homologue algérienne qui l'a acceptée. Ça s'est fait très simplement. J'ai eu des échanges avec les techniciens du Québec. C'était très enrichissant pour moi», a indiqué le sélectionneur national, disposé également à aider les techniciens algériens. «Je suis l'entraîneur des A' et des A, je ne suis pas DTN de la FAF. C'est très clair, mais je suis ouvert et prêt à mettre mon expérience au service du football algérien en général et à la formation. J'essaye de faire profiter de mon expérience, en fonction de ce qu'on me demande. Ça fait deux ans que je suis en Algérie. J'ai vu le contexte et j'ai une meilleure vision sur l'ensemble du football algérien», a fait savoir l'ancien coach du FC Lorient qui n'accorde aucun intérêt aux rumeurs qui l'annoncent dans certains clubs français (Rennes, Nantes, Nice et Monaco) par la presse locale. «Je ne lis pas la presse, encore moins la presse algérienne, je ne maîtrise pas ces éléments», a-t-il conclu.