Le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) prépare l'organisation d'un congrès national rassembleur qui aura lieu dans les prochains jours, et se met à redéployer ses sections à travers les quatre coins du pays. Un plan qui fait suite aux derniers rebondissements dans le mouvement des chômeurs, notamment à Ouargla où des jeunes avaient menacé de se suicider après s'être tailladés le corps et cousus les lèvres dans des actions radicales, ainsi que les arrestations de certains militants. Réuni hier à Constantine pour débattre du dossier de l'emploi, le CNDDC a dénoncé «la non concrétisation, par l'administration, des promesses sur lesquelles un accord avait été trouvé». «Ce qui a fait naître un sentiment de déception et de désespoir poussant bon nombre de jeunes à des actions qui constituent un précédent dans l'histoire des mouvements», regrette le comité dans un communiqué. En réaction aux dernières arrestations dans ses rangs, le CNDDC dénonce ce qu'il qualifie d'«instrumentalisation de la justice et de ''baltaguia'' pour atteindre des militants intègres, à l'image du coordinateur de Tamanrasset Ghoulem Abdelali, Dahmane Kerami, Adel Ayachi et Tidjani Benderradj». Sans oublier les chômeurs arrêtés suite aux émeutes de Oued Elma dans la wilaya de Batna pour lesquels le Comité «réclame la libération immédiate et inconditionnelle». Tous ces rebondissements, expliquent les rédacteurs du document, «suggèrent de mettre en alerte la base militante à travers les wilayas, un redéploiement des sections et l'appel à un congrès rassembleur pour répondre à ces pratiques arbitraires contre une couche marginalisée et exclut de son droit à une vie digne». Depuis l'avènement du mouvement des chômeurs il y a cinq ans, le gouvernement d'Abdelmalek Sellal a, à maintes reprises, tenté d'apporter des solutions aux revendications exprimées. Il a notamment décidé d'un plan pour les régions du sud du pays, dont la facilitation de l'octroi de crédits bancaires, d'accession aux terres agricoles, la priorité du recrutement pour la main d'œuvre locale et l'alignement des salaires avec les compétences étrangères, entre autres. Hélas, ce n'était qu'une «politique de replâtrage» qui n'a pas donné de résultats, selon les chômeurs qui appellent à «une révision totale de la politique d'emploi et de ses dispositifs». Le retour du mouvement des chômeurs en ces temps précis n'arrange pas les affaires du gouvernement, appelé à gérer une crise économique aiguë et confronté à des défis sécuritaires sur les frontières.