B. A. est, comme l'a qualifié le président de l'audience, un «chasseur de filles». L'accusé ne s'attaque qu'aux jeunes filles qu'il déleste de leurs biens, notamment les bijoux en or, les téléphones portables et les portefeuilles. Huit est le nombre de victimes dénombrées lors de l'ouverture de l'enquête. C'est l'une d'elles, violemment agressée dans l'enceinte d'un immeuble de la rue Didouche Mourad, qui l'a reconnu et dénoncé. Ce quartier est l'endroit préféré de ce voleur rusé, où il attend patiemment sa cible. Parfois, il la guette toute la journée. C'est généralement cette jeune fille naïve, prête à rendre service à un inconnu sur laquelle il jette son dévolu. Son histoire pour leurrer ses victimes c'est : «S'il vous plaît mademoiselle, pourriez-vous me rendre service. Ma fiancée travaille comme couturière dans cet immeuble. Pourriez-vous l'appeler. Ma conscience ne me permet pas de frapper à la porte d'un appartement où il n'y a que des femmes.» Les agressions et les abus sexuels qu'avaient subis ces filles sont multiples. Mais l'abus et l'injustice ont toujours une fin. Il suffit juste que la personne lucide, qui sait utiliser son intelligence d'une manière positive, se mette en travers de son chemin. Il n'y en a pas beaucoup peut-être, mais il y en a quand même. Parmi elles, cette fonctionnaire qui n'a pas pu supporter l'humiliation qu'elle avait subie. Elle a été agressée et ces bijoux volés. Ce récidiviste l'a même obligée à faire certaines pratiques sexuelles condamnées par la religion et refusées par les personnes qui jouissent d'un état psychique équilibré. Toutefois, cette agression a été fatale pour son auteur. Elle est revenue sur les lieux du crime, mais cette fois avec la ferme intention de surprendre son agresseur. Même que ce dernier usait de tous les moyens pour se métamorphoser, en changeant de tenue vestimentaire d'un quartier à l'autre, celle qui a enduré des pratiques écœurantes n'a pas oublié le visage de ce monstre. Dès qu'elle l'a repéré, elle a appelé les agents de l'ordre qui l'ont pris en flagrant délit. Sa cible était une autre jeune fille, qui l'a échappé belle grâce à l'intervention des policiers. Il a été reconnu par toutes les victimes qui ont déposé plainte. Cependant, il a nié durant toutes les étapes de l'enquête les faits, y compris lors de l'audience où il a gardé la même attitude. Le procureur général a requis 12 ans de prison à son encontre. Il a été finalement condamné à 8 ans de réclusion.