L'accusé qui a comparu devant le tribunal criminel près la cour d'Alger avait pris l'habitude de s'attaquer aux couples de la forêt de Baïnem. Loin du regard des autres et surtout de leurs parents, ces couples préférant les senteurs des eucalyptus et des pins de la forêt de Baïnem, ont été victimes d'un voleur, toujours le même. Sachant que dans cet endroit isolé, personne ne peut venir à leur secours, l'accusé répondant aux initiales de A. M. a donc saisi cette occasion pour délester de leurs biens des couples. Nombreux sont ceux qui sont tombés dans le piège de ce jeune délinquant, mais qui ne l'ont jamais dénoncé par crainte de poursuites judiciaires préjudiciables pour les accompagnatrices. La technique du larcin est toujours la même. Caché derrière un arbre, il surveille de près ses proies. Une fois approché d'elles, il les menace de son couteau pour ensuite les dépouiller de tout ce qu'elles possèdent, notamment leurs portables et les bijoux en or. La dernière agression remonte au 4 juillet 2008. La victime n'était autre qu'un gendarme en formation qui se promenait avec sa copine dans cette dense forêt. L'assaillant les a attaqués à l'aide d'un couteau qu'il pointa dans le cou du promeneur. Ne se laissant pas faire, ce dernier a procédé à une contre-attaque en arrachant le couteau de la main de son agresseur. Mais le malfaiteur détenait un autre couteau qu'il sortit pour assener un coup au ventre de son adversaire. Laissant sa victime morte, gisant dans une mare de sang, il dérobe les deux portables, une somme d'argent et une chaîne en or qui appartenait à la fille, avant de prendre la fuite. L'enquête lancée par les éléments de la Gendarmerie nationale a permis de mettre fin aux agissements de ce dangereux malfaiteur. Ecroué, l'accusé a reconnu les faits lors de sa première comparution devant le juge d'instruction. Il a même déclaré avoir volé de la même façon un autre couple et une femme à Aïn Benian. Toutefois devant le jury, le prévenu a déclaré qu'il n'avait agressé que l'une des victimes appelées par la justice et nié avoir tenté de tuer le gendarme. Questionné par le président de l'audience quant à la manière dont il s'accapare des biens de ses victimes, l'accusé nie avoir recouru à l'arme blanche. A ce moment-là, le juge a accentué : «Vous leur dites Essalam alikoum, donnez-moi votre portable, et ils vous le donnent facilement ?». «Oui monsieur le président, je leur dis Essalam alikoum», s'est-il ridiculisé.La peine capitale a été demandée par le représentant du ministère public à l'encontre de ce récidiviste en le présentant comme un type dangereux. Finalement le juge a prononcé une peine de 10 ans de prison ferme.