Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a salué, hier, l'engagement de l'Algérie pour la paix et la résolution des graves crises couvant dans toute la région, en Libye notamment, et dont la menace de débordement demeure persistante. «Je suis très reconnaissant au gouvernement algérien pour sa contribution au maintien de la paix. J'apprécie énormément le rôle que joue l'Algérie, notamment en accueillant les pourparlers organisés sous l'égide des Nations unies», a affirmé le SG de l'ONU, hier, à Alger, lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Pour Ban Ki-moon, des efforts considérables doivent être fournis encore afin de venir à bout d'une crise libyenne qui risque à tout moment de déborder sur toute la région avec les graves conséquences que l'on sait. «Il nous arrive de Libye des informations alarmantes sur des actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre. Tous les acteurs extérieurs doivent user de leur influence pour calmer la situation. Si les choses ne progressent pas sur le plan politique, la crise humanitaire s'aggravera et les atteintes à la sécurité, y compris les attaques de Daech, se multiplieront et gagneront du terrain», a mis en garde Ban Ki-moon. Très attendue, la visite du SG de l'ONU intervient, en effet, dans un contexte régional bouillonnant : instabilité chronique en Tunisie et au Mali, situation explosive en Libye et enfin, un statu quo dans les territoires occupés au Shahara occidental, qui s'éternise au grand dam des réfugiés qui vivent une situation tout simplement intenable. Face à cette situation peu reluisante, Alger n'a de cesse plaidé pour des solutions politiques et pacifiques. Au sujet de la Libye, M. Lamamra n'a pas manqué de réitérer au Secrétaire général de l'ONU, la «nécessité d'une solution politique pacifique» en Libye. «Nous avons discuté longuement sur la situation qui prévaut en Libye, et tout en réitérant le soutien constant de l'Algérie aux missions des Nations unies et aux missions de ses envoyés spéciaux, nous avons souligné la nécessité d'une solution politique et pacifique», a-t-il déclaré, tout en rappelant le niet catégorique de l'Algérie quant à l'éventualité d'une intervention militaire sur le sol libyen. «Nous avons refusé l'intervention militaire étrangère, en tant que position de principe (de l'Algérie) qui a ses constantes, car ce genre d'intervention entraînera une situation de destruction et de chaos dont on peut se passer», a-t-il ajouté. Sahara occidental : parachever le processus de décolonisation Sur la situation qui prévaut au Sahara occidental, Ban Ki-moon a affirmé avoir engagé de profondes discussions avec les dirigeants algériens, notamment sur les moyens de «travailler étroitement» pour un renforcement des efforts diplomatiques allant dans le sens de la paix et de la stabilité dans cette région. «Hier, (samedi NDLR) à Tindouf, j'ai rencontré des réfugiés qui souffrent depuis des générations. J'ai discuté avec des jeunes qui perdent espoir en l'avenir. Je leur ai promis de tout faire pour que les choses avancent», a dit Ban Ki-moon tout en déplorant que «les parties au conflit n'ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution politique juste, durable et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le monde ne peut continuer à négliger les Sahraouis. Ils espèrent l'appui de la région, de l'ONU et de la communauté internationale». «Nous devons réagir», a-t-il martelé. L'Algérie a souligné, pour sa part, «l'impératif» du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. M. Lamamra fera savoir à ce propos que «(…) Nous avons assuré au SG de l'ONU l'impératif du parachèvement du processus de décolonisation de ce territoire à travers la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination (Minurso)», a indiqué M. Lamamra pour qui ce référendum doit être «régulier, transparent et se dérouler dans des conditions favorables au peuple sahraoui et à la communauté internationale».