Panique dans les écoles. A l'est de la capitale, des élèves vivent sous la pression des examens. Des établissements se sont lancés dans une course contre la montre pour rattraper le retard qui sera généré par le changement du calendrier des examens de fin d'année. Premières victimes, les élèves et leurs parents qui ne savent plus à quel responsable se plaindre. Cette course effrénée est menée au détriment de leur capacité à suivre la cadence. A peine les compositions du deuxième trimestre achevées, ils en sont déjà à préparer leurs devoirs du troisième trimestre qui débuteront demain. Selon plusieurs parents d'élèves qui ont pris attache avec notre rédaction, des lycées et collèges ont anticipé les devoirs du mois d'avril pour parachever le programme avant les examens de fin de cycle. Ceux que nous avons apostrophés à ce sujet, semblent désarmés devant cette situation. «Mon fils n'arrive plus à suivre le rythme. Il a plusieurs matières à réviser en un laps de temps», dira Ahmed dont le fils est scolarisé à Bab Ezzouar. Une course lancée juste après la modification du ministère de l'Education nationale du calendrier des examens de fin de cycle avant le mois de Ramadhan, à la demande de l'association des parents d'élèves. Contacté, Khaled Ahmed, président de l'association des parents d'élèves, qualifie ces responsables d'établissement de «fous». Il explique qu'après les compositions l'élève doit assister à la correction des tests, ensuite aux cours de révision avant de sortir en vacances. «Il est absolument interdit de programmer des examens d'un trimestre qui n'a pas encore commencé», dénonce-t-il, avant d'affirmer ne pas avoir été tenu informé de ces pratiques. L'effervescence chez les candidats se heurte aux différentes carences pédagogiques causées par ce rythme «insoutenable». Ces carences sont, dans certains cas, irrattrapables. «Ma fille a difficilement réussi les examens des deux derniers trimestres. Elle doit obtenir de bonnes notes ce dernier trimestre pour qu'elle puisse valider son année. Elle risque de redoubler», craint un autre parent d'élève de Dar El Beïda. Une pression et une forte angoisse surtout s'installe chez les candidats aux examens de fin de cycle. «Nos enfants sont complètement débordés et désorientés. Le dernier trimestre est un dernier tournant décisif à ne pas rater», estiment d'autres parents. «Il faudrait fixer le calendrier dès septembre» Le président de l'association des parents d'élèves, joint par téléphone, dira que le but de rapprocher les dates des examens avant le mois de Ramadhan n'avait pas pour objectif de mettre la pression sur les élèves. «Les candidats au baccalauréat ne peuvent pas passer deux épreuves par jour en jeûnant et en période d'été», estime-t-il. Toutefois, il ajoutera que pour l'année prochaine, le ministère de l'Education ainsi que les parties concernées devront fixer les dates des examens dès le mois de septembre. «Nous verrons en fonction de la date qui coïncide avec le mois sacré et nous avancerons nos propositions au ministère», dira Khaled Ahmed. Selon lui, il est fort possible que l'une des propositions serait de faire passer aux candidats au bac une épreuve par jour lorsqu'il s'agit des dates qui coïncident avec le mois sacré.