A une semaine de l'ouverture du Salon international de l'automobile d'Alger, prévue du 17 au 27 mars au Palais des expositions de la Safex, la majorité des concessionnaires automobiles qui ont annoncé leur participation à cette manifestation sont dans le flou le plus total. Et pour cause, le système des quotas attribué pour chacun n'est pas encore entré en vigueur. Cette situation compliquée a poussé certains concessionnaires à annoncer leur retrait du salon d'Alger, comme c'est les cas de Sodi Automotive qui commercialise les marques du groupe Fiat en Algérie. Seul point positif est cette lettre dont les concessionnaires ont été destinataires et qui les autorise à importer des véhicules uniquement pour exposition au salon en attendant l'entrée en vigueur des licences d'importation. «Ces véhicules vont sortir de la zone sous- douane pour exposition puis seront réintroduits en zone sous-douane dès la fin de cette manifestation et ce, jusqu'à la délivrance des licences», nous dira un concessionnaire automobile. Cette situation, poursuivra-t-il, est valable pour l'ensemble des concessionnaires automobiles. Un autre dira que la majorité des marques qui ont manifesté leur désir de participer à cette édition du salon, sont «dans le flou le plus total». «Nous ne savons même pas quoi faire. Cette édition du salon va nous coûter beaucoup d'argent et nous n'avons même pas obtenu des véhicules, ne serait-ce que pour les exposer à nos clients», dira-t-il. Pourtant, le ministre du Commerce, lors d'un entretien qu'il accordé, en date du 24 février, au quotidien Echourouk, avait déclaré avoir signé les licences d'importation pour le ciment, le rond à béton et les véhicules. «Notre but n'est pas seulement de réduire la facture d'importation des véhicules mais également de mettre un terme à la spéculation alors qu'il y a des règles à respecter.» Bekhti Belaib reconnaîtra que c'est le ministère de l'Industrie et des Mines qui est derrière l'instauration de ce système et que c'est ce dernier qui en a fixé les quotas. Il poursuivra en disant que ces quotas ne sont pas définitifs et qu'ils peuvent être rallongés pour toucher d'autres produits ou être augmentés (pour l'automobile par exemple), et ce, selon les besoins du marché. Interrogé à ce sujet, Mohamed Yaddadène, consultant, ancien manager dans le domaine de l'automobile, indiquera que le marché de l'automobile est en train de se compliquer d'avantage. Selon lui, il n'y a pas «une réflexion profonde sur toutes ces procédures. Une mauvaise appréciation des délais et surtout pas de regard sur les conséquences de tous ces retards.» Pour ce consultant, l'association des concessionnaires automobile d'Algérie (AC2A) doit se mobiliser pour défendre les intérêts de ses adhérents. «Je pense que cela reste insuffisant pour la corporation. Nous avons l'impression que chacun se mobilise pour son propre dossier. On ne perçoit pas une mobilisation à moins que les concernés soient en conformité donc en règle, sans pour autant chercher des solutions qui puissent faire avancer les choses. A cette allure, je dirais que la sonnette d'alarme doit être tirée. C'est un trimestre qui est entamé et on doit attendre jusqu'à quand ?» Se relancer dans l'après-vente L'autre problème soulevé par notre vis-à-vis concerne le devenir des agents distributeurs des concessionnaires automobiles à travers le territoire national et les emplois déjà perdus. «Aujourd'hui, certains agents distributeurs ne savent plus quoi vendre même avec des délais. Aucun engagement ne peut être pris face aux clients. Ceux qui avaient stocké vont travailler sur ce qui reste, les autres vont attendre que cela se débloque, peut-être vers septembre ou octobre, surtout les produits fabriqués en Asie et en Inde.» Notre interlocuteur poursuivra qu'il est aujourd'hui urgent de sauver des emplois dans le secteur en attendant les licences et la mise en production des projets annoncés. L'autre secteur que les concessionnaires automobiles doivent exploiter n'est autre que celui de l'après-vente avec le développement des véhicules d'occasion. Mais là également, un autre problème se pose, c'est celui de la réglementation de ce marché. D'ailleurs, les concessionnaires n'ont de cesse de demander la réglementation et le développement de ce secteur qui brasse des milliards DA sans passer ni par le service des impôts ni par un autre service.