La virtuosité des danseurs qui ont exécuté, samedi soir à Constantine le spectacle chorégraphique «Juba II», leur précision et l'émotion qu'ils ont transmise dans la salle du Théâtre régional ont littéralement captivé le public. La générale de ce spectacle monté par l'association culturelle «Nouara», écrit par Hocine Taileb et mis en scène par Nouara Adami, s'ouvre sur un tableau de danses épousant les rythmes d'une chanson de la diva de la chanson chaouie, Markunda Aurès. Dix danseurs ont exécuté en symbiose des scènes envoûtantes servies par des mélodies et des rythmes à effet presque «hypnotique» sur l'assistance, tandis que le narrateur, campé par Lakhdar Aouan Khalil, relatait les signes précurseurs du parcours exceptionnel qui allait être celui du roi berbère Juba II. Poussant à l'extrême les limites de leurs corps élastiques, les danseurs, en groupe, en solo et en duo, se sont déployés pour «imager» Juba II reconquérant la terre de ses ancêtres et régnant sur la Numidie depuis Césarée de Maurétanie (actuellement Cherchell). Alors que le narrateur guide l'assistance, Abderrahmane Kerroubi (Juba II) et Samer Bendaoud (Cléopâtre Séléné) effectuent un fabuleux tableau reflétant l'amour que se vouaient les deux personnages, sous les applaudissements nourris d'une assistance conquise. Sur des airs de musique universelle, accompagnés par une projection retraçant, en arrière-scène, des vestiges numides, les danseurs, aux silhouettes souples et frêles, dégagent toute l'émotion d'un Juba désemparé face au décès de «sa» Cléopâtre. Le rideau tombe sur la narration de la mort de Ptolémée, fils de Juba II, dernier de la dynastie de Maurétanie, exécuté par l'empereur romain Caligula. Un moment de pure émotion. Approchés à la fin du spectacle, de nombreux spectateurs, ont salué «l'originalité du spectacle» et affirmé avoir passé une «soirée exquise», pleine de «découvertes».