Les autorités publiques agissent enfin pour mettre fin à la violence en milieu scolaire qui a fait de nombreuses victimes. Les ministères de l'Education nationale, de l'Intérieur et celui de la Défense nationale, représenté par le commandement général de la Gendarmerie nationale, ont signé, jeudi à Alger, une convention-cadre visant à lutter contre ce fléau. En effet, les cas de violence se sont multipliés ces derniers temps un peu partout dans les établissements scolaires. Un tragique fait divers a défrayé la chronique récemment et a suscité l'angoisse de millions de parents d'élèves. Il s'agit notamment de l'assassinat d'un élève de primaire par son camarade de classe. Le 1er mars dernier, les habitants du quartier Nedjma, dans la wilaya d'Oran, ont été stupéfaits à la suite d'un crime horrible qui a coûté la vie a un élève mortellement poignardé par son camarade de classe. Ce crime, faut-il le noter vient s'ajouter à une série de drames en milieu scolaire. Il y a une année, un autre élève de primaire a été froidement poignardé par son camarade et a rendu l'âme dans la cour de son école située à la cité Menasria, dans la commune des Eucalyptus à Alger. Un collégien, âgé de 12 ans, a tué, l'année dernière son camarade à l'aide d'un canif dans la localité de Reguiba, à El Oued. Les cas de violence en milieu scolaire font régulièrement la une des médias. Face à l'ampleur que prend ce fléau, les pouvoirs publics ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à ces perpétuelles tragédies. Une convention a été paraphée entre les ministres Nouria Benghebrit et Nouredine Bedoui, ainsi que par le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, et le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. Ce document a pour but de sécuriser et d'assainir le système éducatif. S'exprimant à l'occasion, le ministre de l'Intérieur a affirmé que «les tentatives visant à le désigner comme un espace non sécurisé ont pour but de déstabiliser l'Etat». Il est question d'assurer à travers cette démarche «les conditions favorables à une bonne scolarité et inculquer les bonnes valeurs morales permettant de former l'élève d'aujourd'hui en tant que pilier de l'avenir du pays dans tous les domaines», selon le ministre de l'Intérieur. L'école «est la ligne rouge à ne pas franchir», soulignant que le gouvernement «est déterminé à lutter contre toutes les formes de violence à travers l'adoption de nouvelles mesures à même de réduire la dangerosité de ce phénomène». Prévention et sensibilisation Mme Benghebrit a affirmé, de son côté, que la lutte contre la violence en milieu scolaire passe par la «prévention et la sensibilisation en privilégiant le dialogue et la médiation, en redoublant de vigilance, et en bannissant l'impunité par l'application de la loi». Le ministère de l'Education travaillera avec la DGSN et la Gendarmerie nationale pour «faire de l'école un espace protecteur et protégé», selon Mme Benghebrit. Une cellule de suivi et de traitement des données relatives au phénomène de la violence a été mise en place au niveau de l'Observatoire national de l'éducation et de la formation. Le général-major Menad Nouba a, pour sa part, indiqué que la convention «constitue un outil pour le renforcement de la coordination et de la collaboration entre les ministères de l'Education, de la Défense et de l'Intérieur conformément aux directives contenues dans le programme du gouvernement». Le commandant de la Gendarmerie nationale a, quant à lui, assuré de l'aide nécessaire de ce corps constitué aux responsables des établissements scolaires lors de l'accomplissement de leurs missions. De son côté, le général-major, Abdelghani Hamel, a rappelé le plan sécuritaire mis en place par la Sûreté nationale pour protéger les établissements scolaires, ainsi que les enfants scolarisés contre «tous les dangers (agressions physiques et psychologiques) et assurer le bon fonctionnement du système éducatif et le bon déroulement des examens officiels».