Dans l'une de nos précédentes éditions, il était question de grogne chez les travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Ils reprochaient, conjointement, à leur représentation syndicale ainsi qu'à leur direction, l'absence de dialogue et le retard du redémarrage de leurs outils de production, notamment celui du haut fourneau n°2, toujours à l'arrêt. Selon des sources proches du dossier, les choses vont rapidement se décanter et cette reprise sera le point le plus important de l'ordre du jour de la réunion que se prépare à tenir, la semaine prochaine, le Conseil de participation de l'Etat (CPE). Le rendez-vous est important et il mettra fin à toutes les supputations quant à la rétrocession de toutes ou partie des unités de production du patrimoine, anciennement propriété de Sider, puis d'ArcelorMittal Algérie (AMA). Rappelons que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, avait affirmé en octobre dernier à Annaba, que l'opération de reprise en main de la sidérurgie algérienne est une restructuration et non pas une nationalisation. Cette restructuration est la réhabilitation des installations de production qui coûtent à l'Etat 900 millions de dollars. Prévu par contrat en février écoulé, le redémarrage desdites installations a été repoussé au mois de mai prochain. Notons que l'ancien partenaire, tout au long des quinze années de présence au complexe, n'a rien investi et a laissé les installations se dégrader, jusqu'à presque s'éteindre, entraînant le niveau de production à trois fois moins des 900 000 tonnes/an prévues à la signature du contrat de partenariat en 2001. L'autre point à étudier par le CPE porte sur le choix du sigle de la nouvelle entité du groupe Imetal. Lors de sa récente visite de travail à Annaba, le 9 mars dernier, le Premier ministre avait indirectement abordé cette question au contact des travailleurs et de leurs représentants : «La fin de l'opération réhabilitation des installations est synonyme de prise en main totale de la production d'acier. La balle est dans votre camp maintenant. Soyez à la hauteur de ce qui est attendu de vous.» C'est là qu'intervient l'opportunité du choix d'un bon manager en mesure d'atteindre les objectifs qui lui seront tracés et de renouer avec son prestige d'antan. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar était, à sa création au début des années 1970 sous le sigle Société nationale de sidérurgie (SNS), un fleuron de l'industrie nationale, employant quelque 18 000 agents et cadres. C'est dire combien les près de 5000 travailleurs du complexe seront attentifs aux échos de la très proche réunion du CPE.