A l'époque, Samy El Djazaïri était aimé aussi bien par les jeunes que par les personnes âgées. Il y a 29 ans, le 3 avril 1987, alors qu'il revenait d'une soirée qu'il avait animée aux côtés d'autres artistes, Samy El Djazaïri mourait dans un accident de la route du côté de Birtouta, entre Blida et Alger. Dans les années 1970, les jeunes Algériens avaient la chance de s'ouvrir sur plusieurs cultures et il était très courant de voir un jeune de 17 ans entrer chez un disquaire pour s'offrir quelques 45 tours de Georges Moustaki, Gérard Lenorman, Guerouabi et Lamari. A cette époque, tout le monde avait l'habitude d'écouter les chansons d'ici et d'ailleurs. Les 45 et 33 tours tournaient à longueur de journée sous l'aiguille du pick-up et nous offraient les belles compositions et les chansons de Julien Clerc, qui interprétait Si on chantait, ou Samy El Djazaïri qui faisait un tabac avec Ya Radia et Errahla. Il avait également eu l'audace de reprendre Darla Dirladada. Il y avait bien sûr les grands chanteurs Lamari et Guerouabi qui faisaient un tabac avec respectivement Ah ya qelbi et El Barah, mais il y avait aussi la nouvelle vague de la chanson moderne avec les groupes tels que les Turkish Blend qui chantaient en anglais et en français, Tu vas-tu viens, et Samy El Djazaïri. Ce dernier avait une voix exceptionnelle et représentait bien la chanson moderne algérienne avec une touche de hawzi et de chaâbi et un joli look avec ses lunettes et ses jaquettes et blousons de cuir ou en velours. Son regard doux et agressif montrait qu'il était dynamique et bon vivant. C'était l'homme qui aimait sa famille et les filles de son pays auxquelles il a dédiée son tube Ya Bnat El Djazaïr. La force de Samy était aussi dans sa polyvalence puisqu'il avait la possibilité de chanter aussi bien chaâbi, hawzi, kabyle que le moderne algérois. De son vrai nom, Ali Kanouni, Samy El Djazaïri est également parmi ces chanteurs qui montent sur le podium pour ne plus en redescendre. En effet, pendant la trentaine d'années de sa carrière, ses chansons étaient toujours bien classées au Hit parade. Il faut également rappeler l'apport du parolier et compositeur Mahboub Bati qui lui offrait des chansons sur mesure. Bien qu'il soit parti jeune (42 ans), Samy El Djazaïri qui avait beaucoup d'ambition et croquait la vie a marqué de son empreinte la chanson moderne algérienne et ses chansons sont régulièrement reprises par les jeunes chanteurs et chanteuses.