Matérialiser les sujets de recherches et les innovations des jeunes chercheurs universitaires par la création de start-up à l'image de ce qui se fait dans le monde occidental. Telle est la démarche opérée par l'université de Tlemcen et les objectifs assignés par la signature, cette semaine, d'une convention avec l'Agence nationale à l'emploi des jeunes (Ansej) portant sur l'encouragement et l'incitation des étudiants, surtout ceux des filières technologiques, à s'imprégner des techniques modernes d'entrepreneuriat et de valoriser leurs recherches scientifiques par la création de micro-entreprises. Selon le directeur de l'antenne de Tlemcen, Mohamed Baif, «l'université Abou Bekr Belkaid compte actuellement 45 000 étudiants. Parmi le lot existe une véritable pépinière de compétences qui peut relever le défi en s'investissant dans la création de start-up dans les domaines multiples des technologies de pointe». Et de souligner «qu'ils peuvent ainsi matérialiser leurs sujets de recherches ou leur innovation, participer activement au développement économique du pays et créer des postes d'emploi à d'autres universitaires». Cette convention a pour objectif d'orienter les étudiants et les accompagner, en leur accordant toutes les facilitations dans la réalisation de leur projet. L'Etat ne peut garantir et assurer des emplois à l'ensemble des diplômés universitaires. «Il est temps que l'université joue pleinement son rôle dans la recherche scientifique, axée sur les opportunités socioéconomiques du pays.» Dans les universités occidentales, c'est le secteur économique et industriel qui sollicite le concours des universités par la proposition d'un certain nombre de sujets de recherches liés à leurs activités respectives contre un financement conséquent. Chez nous, les sujets de recherches financés par l'Etat restent lettres mortes. C'est le constat de tous les intervenants à cette journée d'études et d'information sur l'entrepreneuriat organisée par l'université qui dispose de plus d'une centaine de laboratoires de recherches et d'un très grand nombre de chercheurs. Par ailleurs, l'Ansej semble s'orienter vers les secteurs porteurs de richesses et de postes d'emploi. Il a été reproché à cette institution, le financement jusque-là de projets improductifs, tels les prestations de services, le transport et certaines activités sans grand impact sur le développement socioéconomique, tels les salons de coiffure et la restauration auxquels un volume financier estimé à plus de 119 710 000 dinars a été alloué. 64% de ces crédits ont été remboursés à ce jour, alors que des centaines de jeunes promoteurs ont fait faillite ou sont dans l'impossibilité de rembourser leur crédit.