La coordinatrice internationale du réseau Western Sahara Resource Watch (WSRW), Sara Eyckmans, a exhorté hier à Bruxelles l'Union européenne (UE) à faire preuve de «plus de cohérence» à l'égard de la question du Sahara occidental, appelant les parlementaires européens à «agir avec force» pour la résolution de ce conflit. «Nous sommes ici au Parlement européen pour expliquer aux eurodéputés que nous avons besoin de plus de cohérence de la part de l'UE» à l'égard du conflit au Sahara occidental, a indiqué à l'APS la coordinatrice du réseau WSRW en visite à Bruxelles pour faire campagne auprès des eurodéputés et affirmer la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles comme corollaire de son droit à l'autodétermination. Dénonçant la politique de «deux poids, deux mesures» de l'UE dans ce conflit qui perdure depuis plus de 40 ans, Sara Eyckmans a appelé les parlementaires européens à être plus actifs en encourageant et en soutenant toute action visant à contribuer à la résolution du conflit et à la protection des richesses naturelles des territoires occupés du Sahara occidental. «L'UE a adopté une politique de deux poids, deux mesures dans sa politique étrangère vis-à-vis du conflit israélo-palestinien et de celui au Sahara occidental. Aujourd'hui, nous sommes ici pour exhorter les eurodéputés à agir plus et avec force en faveur du règlement du conflit notamment en ce moment», a-t-elle ajouté. Après l'annulation de l'accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche le 10 décembre dernier par la Cour de justice de l'UE au motif qu'il inclut le territoire sahraoui, a-t-elle poursuivi, «nous sommes là pour s'efforcer à convaincre la Commission d'appliquer la décision» du tribunal européen. Evoquant la visite du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon début mars dans la région et la polémique qui s'en est suivie après la décision du Maroc d'expulser le personnel de la Minurso des territoires occupés du Sahara occidental, la coordinatrice du WSRW a jugé l'attitude des autorités marocaines «inacceptable». «Nous espérons que les eurodéputés contribueront activement pour lever le voile sur le vrai visage du Maroc et montrer que le Sahara occidental n'est pas le Maroc», a-t-elle déclaré, soulignant que le réseau WSRW a trouvé un écho favorable chez la trentaine de parlementaires européens rencontrés. «Nous constatons un regain d'intérêt pour la question du Sahara occidental depuis la décision de la CJUE. Il y a une évolution même dans les positions. Le changement est favorable à un règlement du conflit. En somme, je dirai que la réaction des parlementaires est positive», a-t-elle affirmé. Le WSRW est un réseau international d'organismes et de militants qui oeuvre pour la préservation des ressources naturelles au Sahara Occidental occupé, pour qu'elles puissent être utilisées par son peuple, puisque sa souveraineté sur ces ressources est un droit de caractère erga omnes (pour tous) inscrit dans de nombreuses résolutions de l'ONU et des instruments internationaux de droits de l'homme. Le réseau s'est fixé pour objectif de casser le lien entre l'exploitation des ressources naturelles et les fondements de l'occupation marocaine du territoire, d'arrêter et empêcher l'exploitation des ressources naturelles au Sahara Occidental par les compagnies étrangères au mépris des souhaits et de l'intérêt du peuple sahraoui.