La coordinatrice de Western Sahara Resource Watch (WSRW), Sara Eyckmans, s'est félicitée du verdict rendu jeudi par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) annulant, avec effet immédiat, l'accord agricole entre l'UE et le Maroc. La coordinatrice de la WSRW, a espéré que l'annulation de cet accord soit "une première étape" dans l'arrêt de tout l'ensemble du commerce marocain englobant le Sahara occidental occupé. "C'est une bonne journée pour le peuple sahraoui. Espérons que ce sera la première étape de l'arrêt non seulement de l'ensemble du commerce, mais aussi de la pêche de l'UE qui vient de l'ère Franco", a déclaré Sara Eyckmans. Suite à l'annulation, par la CJUE de l'accord controversé sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques du Maroc englobant le Sahara occidental occupé, la coordinatrice a estimé que "ce jugement montre clairement ce qu'il en est légalement de l'affaire du Sahara Occidental". "Ni le Maroc ni l'UE, a-t-elle ajouté, n'ont le droit d'exploiter les ressources du Sahara Occidental. Aucun Etat dans le monde ne reconnaît les revendications marocaines sans fondement sur cette terre". S'agissant des produits provenant du Sahara Occidental, la coordinatrice de WSRW a sommé l'UE de traiter directement avec le peuple sahraoui et non pas avec le Maroc. "Si l'UE veut traiter avec les produits du Sahara Occidental, elle doit d'abord consulter le peuple sahraoui, pas le Maroc" a-t-elle souligné. Deux autres affaires relatives au Sahara Occidental occupé sont actuellement traitées par la CJUE. L'une initiée par le Front Polisario concernant la pêche de l'UE dans les eaux territoriales sahraouies. L'autre est une affaire engagée par Western Sahara Campaign UK en relation avec l'étiquetage des marchandises, un cas transmis à la CJUE par un tribunal du Royaume-Uni en octobre à 2015. Suite à l'annulation de l'accord agricole conclu entre l'UE et le Maroc, renforcé le 18 mai 2012, le Front Polisario qui avait décidé de former une demande d'annulation devant le Tribunal de l'Union européenne a salué jeudi cette démarche. Ainsi, ce jugement qui établit la capacité de Front Polisario à agir en justice, consacre les positions politiques du Front Polisario, seul habilité à décider des conditions d'exploitation des ressources naturelles. A la lumière des accords illégaux de l'UE avec le Maroc, l'ancien conseiller juridique de l'ONU, Hans Corell, a affirmé dans le passé se sentir "gêné" d'être Européen -l'UE avait utilisé les déclarations de Corell pour légitimer ses actions-. Certains Etats, comme la Suède et les Pays-Bas, ont été très clairs et énoncé que selon leur interprétation l'Accord de Libre Echange avec le Maroc ne peut s'appliquer au Sahara Occidental occupé.