Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, ne veut pas se laisser acculer par ses détracteurs qui veulent couper la route à sa reconduction à la tête du parti, à l'occasion du prochain congrès extraordinaire prévu du 5 au 7 mai 2016. Il n'accepte aucune de leurs demandes, concernant, notamment, le report de la date du congrès et se dit indigné par le communiqué de ses adversaires. «C'est avec regret, mais aussi une profonde indignation que j'ai pris connaissance du communiqué diffusé le mardi 5 de ce mois dans la presse par un certain nombre de cadres et d'anciens militants du parti», écrit Ouyahia dans un communiqué rendu public hier. Le patron du RND qui a certainement le souvenir vif des conditions de sa démission en 2012, coupe court à l'espoir de ses détracteurs, les mêmes qui ont mené le mouvement de redressement qui a conduit à son départ, de le voir adopter la même attitude. «Aucun groupuscule, ni aucune minorité n'imposera désormais son diktat au sein du Rassemblement national démocratique», a-t-il affirmé, évacuant toute reproduction du scénario de 2012. Contrairement à 2012 où Ouyahia était éjecté du gouvernement, aujourd'hui le secrétaire général du RND se trouve au centre du pouvoir exécutif avec sa fonction de directeur de cabinet de la présidence de la République. Ses adversaires, qui sont rentrés dans les rangs depuis sa nomination à l'institution présidentielle, ont commencé à sortir les griffes, le croyant affaibli, depuis que le patron du FLN, Amar Saâdani s'est employé à s'attaquer à lui, allant jusqu'à réclamer son départ du palais d'El Mouradia. Ainsi, au lieu d'être solidaire et de soutenir leur secrétaire général contre un «agresseur» dans une conjoncture délicate, ils tentent de le fragiliser. Dans leur communiqué, les «redresseurs» ont réclamé le report de la date du congrès, en relevant «les irrégularités et les entraves ayant entaché l'opération de préparation «du rendez-vous». Les contestataires dénoncent aussi «la marginalisation des militants et le non-respect des règles du jeu démocratique lors de la désignation des congressistes au niveau des bureaux de wilaya et ce qui en a découlé comme absence de transparence et recours à la désignation en lieu et place de l'urne». Mais Ouyahia répond en affirmant que le congrès aura lieu comme prévu et défie ses contestataires. Dans son communiqué, il a informé «les militants, militantes et responsables locaux et centraux que le cheminement vers le congrès extraordinaire se poursuivra selon le rythme convenu par la commission nationale préparatoire». Ouyahia ajoutera que certains signataires du communiqué sont des congressistes de droit. «Il leur appartient donc d'aller mesurer leur représentativité et promouvoir leurs vues au niveau de leurs wilayas d'appartenance, ou au niveau des pré-congrès régionaux qui les concernent, ou même devant un congrès extraordinaire. Ils feront face ainsi à la majorité qui est l'arbitre», a-t-il défié. Ce qui est sûr pour le moment, c'est que Ouyahia n'a pas un opposant de taille pouvant lui faire de l'ombre. A moins d'un retournement de situation de dernière minute, Ouyahia est assuré d'un nouveau mandat à la tête de la deuxième force politique du pouvoir.