Le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, qui fait face à une nouvelle fronde, ne désarme pas face à ses détracteurs. Décidé plus que jamais de ne pas laisser pourrir la situation, il répond du tac au tac aux animateurs du mouvement de redressement qui, la veille, ont signé un communiqué demandant le report du congrès extraordinaire, pour cause d'irrégularités ayant entaché sa préparation. Dans un communiqué de presse, hier, Ahmed Ouyahia a d'abord indiqué avoir "pris connaissance avec regret mais aussi une profonde indignation", du communiqué diffusé le mardi 5 de ce mois à la presse par "un certain nombre de cadres et d'anciens militants du parti". En réaction à cela, il informe les militants, militantes et responsables locaux et centraux que le cheminement vers le congrès extraordinaire se poursuivra selon le rythme convenu par la commission nationale préparatoire composée des deux tiers du conseil national. Et de détailler : soit une réunion des congressistes au niveau de chaque wilaya le samedi 9 avril. Une réunion des congrès régionaux le samedi 16 avril et la tenue du congrès extraordinaire du 5 au 7 mai 2016. En rappelant que "certains signataires du communiqué sont congressistes de droit", M. Ouyahia a rappelé à ces derniers qu'"il leur appartient donc d'aller mesurer leur représentativité et promouvoir leurs vues au niveau de leur wilaya d'appartenance, ou au niveau des pré-congrès régionaux qui les concernent, ou même devant le congrès extraordinaire". Et ce, avant de leur rappeler qu'"ils feront face ainsi à la majorité qui est arbitre". Le secrétaire général par intérim du RND devait conclure son communiqué par une mise en garde à l'endroit des auteurs du communiqué, ainsi que des militants du parti, en affirmant qu'"aucun groupuscule ni aucune minorité n'imposera désormais son diktat au sein du Rassemblement national démocratique". Cette réponse énergique d'Ouyahia à ses pourfendeurs est de nature à surprendre plus d'un, eu égard notamment au ton ferme usité et à la détermination à prendre en main les affaires du parti. En ce sens, qu'elle détonne dans la démarche habituelle du SG par intérim, qui a semblé faire le dos rond devant les attaques dont il a été l'objet de par le passé. Tant de l'extérieur du parti, notamment de la part de Saâdani qui n'a appelé aucune réponse de sa part, que de l'intérieur du RND, qui l'ont poussé à la démission de son poste de secrétaire général, le 3 janvier 2013, avant qu'il ne lui soit fait appel à nouveau pour prendre le relais de Bensalah, dans la gestion des affaires du parti, jusqu'à l'élection d'un nouveau patron. Dernière fronde en date, un groupe de cadres du parti, entre membres du conseil national, du bureau national et d'anciens députés, est monté au créneau en exigeant le report du congrès extraordinaire, prévu du 5 au 7 mai prochain. Les signataires du communiqué, dont nous citerons, Tayeb Zitouni, Nouria Hafsi, ayant fait partie du mouvement de redressement, ont, aux côtés de Mostafa Yahi, Mokhtar Boudina, Zoghbi Smati Azzeddine Saâdi ou encore Ali Sahel, ont relevé de "graves irrégularités" et des "dérives", dans la préparation du congrès extraordinaire dont la commission est présidée par le même SG par intérim. Ils lui reprochent, en outre, l'exclusion et la marginalisation de nombreux militants du parti et l'institution de la cooptation et la désignation comme moyen de sélection des congressistes. AMAR RAFA