«Il n'y a pas de fronde au RND» déclarent les fidèles de Ouyahia Ce rebondissement intervient quelques jours après les déclarations de Saâdani. Le parti d'Ahmed Ouyahia est dans l'oeil du cyclone à moins d'un mois de son congrès extraordinaire. Du rififi et une activité fébrile traversent cette formation. A travers le communiqué sanctionnant sa réunion tenue l'après-midi d'avant-hier à Alger, un groupe de redresseurs du RND, composé des mêmes personnes à un élément près, le coordinateur du mouvement de sauvegarde du RND, Yahia Guidoum ayant poussé Ahmed Ouyahia à la porte en début janvier 2013. Cette réunion intervient à quelques jours, faut-il le rappeler, de la déclaration de guerre lancée par le tonitruant, Amar Saâdani contre le directeur de cabinet de la présidence de la République. La feuille de route des adversaires d'Ouyahia est ainsi indiquée: il faut l'éloigner de sa position dans la hiérarchie de l'Etat qui l'avait tout le temps prémuni des tempêtes, pour l'achever. Les soutiens de ce groupe contestataire sont les mêmes que ceux derrière la crise de 2013. Examiner les derniers développements survenus au niveau des structures locales et régionales à la lumière des préparatifs en prévision de la tenue du congrès extraordinaire, prévu pour les 5,6 et 7 mai prochain, semble être au menu des discussions dudit groupe. Ce conclave à huis clos s'est déroulé sous la présidence de 12 cadres du RND, en somme un remake de 2013. A considérer la composante du groupe, il a tout l'air d'un grenouillage des mêmes magouilleurs. Il s'agit en fait de quatre membres du conseil national: Semati Zoghbi, Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Unfa, Yahi Mustapha, Karoucha Ismail, Hita Amar et Boumezoued Marouane. Il y a également des ex-députés du parti à l'image de Kacem Kebir, Sahel Ali, Saâdi Azzedine et Boussahia Tounsi. Il y figure sur la liste de ceux ayant canalisé les travaux de cette réunion informelle, dont l'endroit qui l'a abritée n'est pas mentionné, un membre de bureau politique ou du secrétariat national, Zitouni Tayeb, également ex-P/APC d'Alger-Centre, ainsi que Boudina Mokhtar en sa qualité de cadre du parti. Il est reproché à Ouyahia «la marginalisation des militants et le non-respect des règles du jeu démocratique lors de la désignation des congressistes au niveau des bureaux de wilaya et ce qui en a découlé comme absence de transparence et recours à la désignation en lieu et place de l'urne». Les frondeurs exigent, en première étape, «le report du congrès extraordinaire» en vue d'apporter des correctifs aux dérives et carences enregistrées lors de l'opération de désignation des congressistes pour préserver l'unité du parti. En cette circonstance, les protestataires exhortent les militants à observer le calme. Par ailleurs, le chef du groupe parlementaire du RND et membre du secrétariat national, Mohammed Guigi, a réfuté l'existence d'un mouvement de redressement à l'intérieur de sa maison. «Il n'y a pas de fronde au RND», a-t-il confirmé. «Nous avons associé la base à la préparation du congrès et nous n'avons rien à craindre», a-t-il affirmé, en précisant que les candidatures au poste de secrétaire général restent ouvertes et celui qui veut s'exprimer n'a qu'à attendre le congrès. Notre interlocuteur reconnaît qu'il y a des parties qui veulent déstabiliser le RND, tout en assurant que le parti a renforcé ses rangs après la crise de 2013.