Avec l'entrée en production, prévue en 2016, de trois unités de fabrication de ciment, l'Algérie passera du statut d'importateur à celui d'exportateur de ce matériau. Au cours de l'année 2016, le groupe français Lafarge mettra en production son usine de Biskra qui sera dotée d'une capacité de 3,5 millions de tonnes/an, a fait savoir hier à Alger le responsable marketing de la filiale algérienne, Louis de Sambucy. Le même responsable a précisé lors d'un point de presse organisé en marge du 12e séminaire technique sur la construction, sous le thème «Construire local, construire durable» qu'outre sa compagnie, le groupe public Gica et une autre entreprise privée vont mettre sur le marché une production supplémentaire de 3 millions de tonnes pour le premier et 1 million de tonnes par an pour le second. Par ces quantités supplémentaires globales de 7,5 millions de tonnes, l'Algérie qui a importé l'an dernier 5 millions de tonnes sera en position d'excédentaire de 2,5 millions de tonnes qu'elle pourra mettre sur le marché international. En fait, il s'agit de deux nouvelles cimenteries, implantées à Biskra, dont l'une «La Biskrie de Ciments» appartient au privé et l'autre «SPA Cilas», née d'un partenariat algéro-français. Quant au groupe public Gica, sa production supplémentaire proviendra de l'extension des capacités de production des cimenteries de Chlef et d'Aïn El Kebira, dans la wilaya de Sétif. «Avec une simple opération arithmétique, on voit que l'Algérie, une fois tous les projets achevés, peut devenir en l'espace d'une année un pays exportateur de ciment», a fait remarquer le conférencier. D'ailleurs, un groupe de travail composé de producteurs et des pouvoirs publics est en train d'étudier le schéma le plus approprié pour se lancer sur cette piste d'exportation, a encore révélé le responsable de Lafarge. Lors d'une visite dans la wilaya de Biskra, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, avait annoncé que l'Algérie était en mesure de couvrir ses besoins en ciment voire dégager des excédents de production à fin 2016. A la question de savoir si les prix du ciment seraient plus ou moins stables une fois les usines en question mises en service, le responsable de Lafarge a répondu qu'en principe, la réponse est «oui». Car la limitation des importations et l'imposition des licences ont fait que les prix de ce matériau indispensable pour la construction ont flambé en début d'année 2016, pour passer de 550 DA à 850 DA le sac de 50 kg. Selon des chiffres officiels, le Groupement industriel des ciments d'Algérie (Gica) a produit en 2015 plus de 12 millions de tonnes de ciment, en hausse de 5% par rapport à l'année 2014. La production totale des cimenteries publiques et privées est de 18 millions de tonnes alors que les besoins nationaux s'élèvent à 22 millions de tonnes.