L'emprunt national pour la croissance économique a été lancé hier à travers les agences de banques et d'Algérie Poste. A l'exception de quelques souscriptions, les gens préfèrent plutôt attendre les prochains jours avant de décider. Les banquiers et les postiers sont, néanmoins, prêts à recevoir les éventuels souscripteurs que ce soit pour les informer ou leur vendre les titres. Lors d'une virée dans plusieurs agences de banque à Alger, le constat est pratiquement le même. Des dépliants sont mis à la disposition des clients en plus des affiches placardées sur les murs. «Ce n'est pas la première fois que nous nous occupons de ce type d'opération», a relevé un responsable de la Banque de développement local (BDL). Des banquiers étaient unanimes à dire qu'ils sont prêts pour cette opération. Un directeur d'agence de la BDL a tenu à expliquer que les gains générés sont «des dividendes et non des intérêts». Du moins, c'est l'explication qu'il donne aux clients intéressés par la souscription. «C'est le meilleur placement», souligne un autre responsable au niveau de la Banque extérieure d'Algérie (BNA). Contrairement à la BDL, où la disposition ou l'ouverture d'un compte est un préalable à la souscription, un employé à la BNA indiquera que ce n'est pas une obligation lorsque le souscripteur opte pour des titres au porteur. Pour la première journée de lancement, les agences n'ont pas accueilli un grand nombre de souscripteurs. Mais, parmi ces derniers figurent des chefs d'entreprise, des commerçants et même des particuliers. Certains souscripteurs perçoivent cet emprunt comme «une obligation nationale», a relevé un directeur d'agence à Alger-Centre. D'ailleurs, un particulier a acquis un seul titre, d'une valeur nominale de 50 000 DA. Celui-ci a soutenu qu'il tient à apporter sa contribution pour développer l'économie nationale. Au niveau d'une agence de la BNA, les clients approchés préfèrent temporiser et s'informer davantage avant d'acquérir des titres. Selon une banquière, des clients et des citoyens se sont présentés depuis l'annonce de l'emprunt dans l'objectif de s'informer et certains étaient déterminés à souscrire à cet emprunt. «Nous attendons qu'ils se manifestent», a-t-elle indiqué. Dans une brochure mise à la disposition des clients, il est indiqué que «l'emprunt national pour la croissance économique permet d'investir son épargne disponible dans le développement de l'économie nationale. Les obligations émises dans ce cadre génèrent des profits corrélés au rendement des projets économiques à financer». Dans cette même brochure, l'on suscite le patriotisme des citoyens et leur éventuelle contribution à la relance économique. «Vous êtes tous concernés, quel que soit votre profil socioprofessionnel. Devenez un partenaire de l'Etat et un acteur direct du développement économique.» Pour mieux convaincre, il est ajouté que «l'emprunt national offre la possibilité de participer à une action de mobilisation des ressources en faveur de l'investissement et de la croissance économique». Les titres émis sont sous deux formes de maturité de 3 ans et de 5 ans, assortis d'un taux d'intérêt respectif de 5% et 5,75%. Les gains générés par les titres sont exonérés d'impôts et payables chaque année à la date anniversaire de leur souscription. Concernant le remboursement par anticipation, il ne peut intervenir qu'après 30 mois pour la souscription d'une durée de 5 ans et 18 mois pour la souscription de 3 ans. Mais dans ce cas, le souscripteur ne sera pas exonéré d'impôts, avertira un banquier.