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Les Clés retrouvées de Benjamin Stora : Une époque à jamais révolue
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Les Clés retrouvées, une enfance juive à Constantine, paru aux éditions Sedia, est un essai qui renvoie à une période à jamais révolue.
Avec ses yeux d'enfant ébahi âgé de treize ans, Benjamin Stora raconte son enfance à Constantine en symbiose avec la guerre d'Algérie. Dans ce pathétique récit, l'auteur évoque avec émotion un pan de sa vie et de celle de ses parents, sépharades natifs de Constantine, pour la branche familiale maternelle des Zaoui, et de Khenchela, pour celle du patriarche Elie. Mêlant l'histoire de sa famille à celle de la communauté juive de Constantine, la plus importante de toutes les villes d'Algérie, il fait beaucoup de clins d'œil à l'histoire du pays.
Il narre avec objectivité l'histoire de ces sépharades venus dans les temps anciens dans cette terre berbère et africaine et le décret Crémieux du 24 octobre 1870. Connu pour ses écrits historiques inhérents à la guerre d'Algérie et aux hommes politiques, cette fois-ci, Stora nous livre une saga personnelle, intime, qui le renvoie aux années lointaines de son enfance. Le déclic a eu lieu lors de la perte de sa mère et avec la découverte des clés. «Lorsque la mère de Benjamin Stora est décédé, en 2000, il a découvert au fond du tiroir de sa table de nuit, les clés de leur appartement de Constantine quitté en 1962.
Ces clés retrouvées ouvrent les portes de la mémoire. La guerre est un bruit de fond qui s'amplifie soudain. Quand, en août 1955, des soldats installent une mitraillette dans la chambre du petit Stora pour tirer sur des Algériens qui s'enfuient en contrebas, il a quatre ans et demi et ne comprend pas.
Quelques années plus tard ses parents parlent à voix basse, il entend les craintes et l'idée «du départ», cette assertion mentionnée en quatrième de couverture ouvre sur ce récit intense en sentiments et impressions qui le projette des années en arrière à travers ses souvenirs dans sa ville natale. Benjamin revoie ce quotidien avec son père ayant un magasin, sa mère femme au foyer, et ce quartier où les communautés arabes et juives vivaient en parfaite harmonie à travers les coutumes et les fêtes de l'Aïd, du Mouloud , des circoncisions ou de la Pâques juive ou des Barmisvas.
Les sus des uns et des autres étaient imbriquées et il se remémore ses virées au hammam jusqu'à un âge avancé, les boutiques au souk de la Souiqa, à l'école publique, à l'école talmudique , les réunions familiales et la clameur des rues arabe et juive qui tranchent avec celle des quartiers européens modernes et plus cossus.
Un récit émouvant
Dans chaque chapitre, notamment Une si longue histoire, Les grandes peurs de la guerre, La route de l'exil et La mémoire vive et douloureuse, il décline son histoire à travers divers chapitres qui plaident pour ce vécu coloré plein de charme et d'enthousiasme qu'il dévide à travers ses yeux d'enfant.
Dans la longue histoire de cette communauté, l'auteur narre avec objectivité, l'histoire des sépharades, «Juifs d'Algérie qui pencheront progressivement et massivement vers la France en quittant leurs conditions d'indigènes par le décret Crémieux du 24 octobre 1870. La naturalisation collective des Juifs d'Algérie va créer un bouleversement considérable dans leur communauté qui vivait alors, sinon en symbiose, du moins avec la population musulmane. En étant séparés du jour au lendemain, ils changeaient de camp et se solidarisaient avec l'étranger. Recensés, inscrits à l'état civil, ils apprenaient à lire et à écrire le français, découvraient l'hygiène, abandonnaient les petits métiers traditionnels pour embrasser des professions nouvelles sans rien renier de leurs coutumes religieuses ou culinaires.
Tout cela s'accomplira par paliers selon les générations et les régions. «Par le biais de la saga familiale des Stora, c'est toute l'Algérie qui est contée. Dans ce récit intime et émouvant, l'auteur se livre avec objectivité à travers ses réminiscences. Ce livre permet de comprendre une page d'histoire de l'Algérie que l'on ne peut ignorer ou passer sous le boisseau.
Faisant partie de la grande Histoire du pays, elle assure l'évocation d'une époque à jamais révolue aux générations montantes. Dans ce melting pot communautaire, on retrouve cette tolérance et cette solidarité qui font défaut actuellement. Un rappel cardinal pour les jeunes.


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