En Syrie, les positions de principe de l'Algérie ont été réaffirmées sans aucune ambiguïté. Reçu par le président syrien, Abdelkader Messahel a rappelé à ses hôtes que seules les voies politique et pacifique peuvent venir à bout d'une crise qui n'aura que trop duré. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a été reçu hier à Damas par le président syrien Bachar Al Assad. Cette rencontre, si elle reste protocolaire, comme l'exige la tradition des relations bilatérales, elle s'inscrit dans une stratégie diplomatique qui ne manque pas de sens. Isolée, la Syrie mettra sans doute à profit le déplacement du ministre algérien pour d'abord briser un embargo imposé de fait par les puissances occidentales et leurs alliés arabes. Ensuite, il y a les messages d'Alger qui tranchent radicalement avec les «petites positions» adoptées par la plupart des pays arabes vis-à-vis de la crise syrienne. Certains pays, l'Arabie saoudite en tête, iront jusqu'à soutenir les rebelles syriens à travers des financements directs, mais aussi par l'armement de cette rébellion. A Damas, Abdelkader Messahel est allé réaffirmer le soutien de l'Algérie au peuple syrien meurtri par cinq années de guerre épouvantable. Le ministre algérien a ainsi réitéré le «soutien de l'Algérie au peuple syrien dans sa lutte contre le terrorisme, afin de préserver la stabilité et la sécurité de la Syrie et l'union et la cohésion de son peuple». Il a par ailleurs fait part au président syrien, Bachar Al Assad, de l'expérience de l'Algérie en matière de réconciliation nationale pour la concrétisation des attentes du peuple en termes de stabilité, tout en mettant l'accent sur «le règlement politique des crises qui secouent le Monde arabe». Le président Bachar Al Assad a, de son côté, exprimé ses remerciements pour les félicitations adressées par le président Bouteflika ainsi que pour le soutien et la solidarité de son pays face aux défis provoqués par le terrorisme. Le président syrien a, en outre, évoqué les étapes des négociations en cours sous l'égide des Nations unies, affichant sa volonté de résoudre la crise en Syrie. Après sa rencontre avec le président syrien, Abdelkader Messahel a été reçu, hier à Damas, par le Premier ministre syrien, Waiil Haqi. Les entretiens entre les deux responsables ont porté sur les questions d'intérêt commun, les relations bilatérales et les moyens de les renforcer. Les deux parties ont également évoqué les développements de la situation en Syrie, notamment la rencontre de Genève entre les antagonistes syriens. Les positions de l'Algérie vis-à-vis du conflit syrien ont été très favorablement accueillies par les responsables syriens. Le ministre syrien de l'Economie et du Commerce extérieur, Hammam Al-Jazaïri, a parlé de positions «sages, objectives et constantes» de l'Algérie vis-à-vis de la crise syrienne, mais aussi sur d'autres dossiers arabes. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec le ministre algérien des Affaires maghrébines, le ministre syrien a souligné que la position de l'Algérie vis-à-vis de la crise syrienne «émane de ses décisions souveraines et de son expérience de lutte pour l'indépendance». Hammam Al-Jazaïri s'est en outre félicité, à cette occasion, de la visite de Messahel en Syrie qui, considère-t-il, est une visite qui «traduit le soutien du président de la République Abdelaziz Bouteflika à la Syrie dans sa guerre contre le terrorisme», a-t-il soutenu. Ce déplacement, a-t-il ajouté, est à même de «renforcer la reprise économique et sociale en Syrie à travers, notamment, la relance de la coopération dans tous les domaines». Messahel a déclaré, pour sa part, que sa visite de travail intervient «quelques jours après la célébration par le peuple syrien du 70e anniversaire de son indépendance qui est hautement symbolique», car, a-t-il dit, «nous mesurons toute l'importance que revêt l'indépendance». L'Algérie, qui a été frappée de plein fouet par le terrorisme, sait les souffrances auxquelles font face les Syriens qui combattent le même phénomène meurtrier. «Notre peuple et notre gouvernement sont restés debout face à ce fléau» à la faveur de «la réconciliation et du dialogue», a rappelé le ministre algérien, réaffirmant la solidarité de l'Algérie avec la Syrie dans cette épreuve. «En Algérie, nous avons toujours privilégié la solution politique», a-t-il affirmé, soulignant l'importance pour la Syrie de réaliser la réconciliation nationale. «Les relations avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sont exceptionnelles» Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a indiqué hier que les relations de l'Algérie avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sont «exceptionnelles», précisant que ces deux pays sont des «partenaires de l'Algérie». M. Messahel répondait à une question lors d'une conférence de presse animée avec le ministre syrien de l'Economie et du Commerce extérieur, Hammam El-Jazaïri. Il a réaffirmé la position de l'Algérie contre l'ingérence dans les affaires internes des autres pays et contre l'ingérence de tiers dans ses affaires intérieures, soulignant que «l'Algérie est un Etat fort par ses institutions et juste, qui écoute les préoccupations des citoyens». M. Messahel a également réaffirmé la solidarité de l'Algérie avec la Syrie dans sa guerre contre le terrorisme et son soutien à une solution politique de la crise syrienne.