La majorité du groupe de presse El Khabar a été cédée à plus de quatre milliards de dinars à Ness Prod, révèle l'acte notarié, publié jeudi par Ennahar. Le capital du groupe d'El Khabar a été estimé à 276 600 608 dinars. Sur les 3026 actions du groupe de presse El Khabar, Ness Prod, filiale du groupe Cevital, a racheté 2876 actions, soit 95%, selon ce contrat de 15 pages. Il y est mentionné, en outre, que chaque action est d'une valeur de 91 408 DA. Parmi les anciens actionnaires du groupe de presse, 18 ont cédé la totalité de leur actif, dont 11 au profit de Ness-Prod. Celui-ci a acheté l'action au prix de 1 450 000 DA pour chacun des 11 actionnaires. Ainsi Ness Prod, dirigée par Mehdi Benaïssa, détient désormais plus de 95% du groupe El Khabar avec sept autres actionnaires, dont l'actuel directeur du quotidien national arabophone Cherif Rezki. Un rachat jugé «illégal» par le ministère de la Communication qui a introduit une action en référé auprès du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs sur la conformité de cette transaction. Le département de Hamid Grine s'est basé dans sa poursuite sur les deux articles 25 et 17 du code de l'information. Le procès de l'affaire du rachat du groupe de presse El Khabar par Cevital, prévu initialement pour le 2 mai, puis pour le 4 mai, a été reporté par le juge du tribunal au mercredi 11 mai. Cette affaire sera jugée après concertation des avocats de la défense qui doivent «consulter le nouvel élément ajouté par le ministère de la Communication dans le dossier de fond». Issad Rebrab, PDG du groupe industriel agroalimentaire Cevital, dont dépend la société acheteuse, s'est indigné récemment de la poursuite lancée par le ministère de la Communication. Il a déclaré lors de ses sorties médiatiques que «le ministre n'a pas soulevé un problème pendant l'achat du groupe El Khabar et ce n'est qu'après qu'il a décidé d'introduire un référé auprès du tribunal pour l'annulation de la transaction», qualifiant l'acte du ministre de «manipulation outrancière.» On rappellera que la plainte déposée par le ministère de la Communication se base sur deux articles du code de l'information. Il s'agit de l'article 25 qui précise qu'«une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu'une seule publication périodique d'information générale de même périodicité éditée en Algérie» et de l'article 17 du code de l'information «dans le cas de vente ou de cession de la publication périodique, le nouveau propriétaire doit demander un agrément conformément aux modalités prévues aux articles 11,12 et 13 de la présente loi organique».