Tout fraîchement élu à la tête du RND, Ahmed Ouyahia a été félicité par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ce qui pourrait être perçu comme un désaveu au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui ne rate aucune tribune pour tirer à boulets rouges sur Ouyahia. «J'ai suivi avec intérêt le vote qui vous a dûment porté, dans le cadre d'une opération démocratique à la tête du RND, ce parti qui a de tout temps adopté des positions nationales marquées du sceau de l'intégrité et de la sagesse, dans le seul but de placer les intérêts suprêmes du pays au-dessus de toute considération, à la faveur d'un programme politique et social rénové et d'une ligne nationale droite», a écrit le chef de l'Etat dans son message. Ce dernier s'est dit même être convaincu qu'Ouyahia allait être élu à la tête du parti, souhaitant que son éclatante victoire «pourrait contribuer à relever les grands défis qui se posent à notre pays». «Des défis qui se posent notamment en termes de développement national global, de garantie des libertés fondamentales, de promotion du rôle de la femme et de prise en charge des préoccupations des jeunes, ainsi que toute entreprise à même de consacrer la paix et la stabilité dans notre pays», précise le président. Ce message de félicitations qui ne sera certainement pas du goût du patron du FLN, Amar Saâdani, qui ne compte pas mettre un terme aux hostilités avec Ouyahia. Saâdani a accusé Ouyahia de manque de fidélité au chef de l'Etat, avouant qu'il ne lui faisait pas confiance. Le patron du RND avait répliqué diplomatiquement en assurant être fier de la confiance placée en lui par le président du FLN et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le message de félicitations de Bouteflika à Ouyahia est de ce fait non seulement un rappel à l'ordre à Saâdani, mais aussi et surtout un désaveu public des déclarations du patron du FLN. Ce dernier, dans ses attaques répétitives, est allé jusqu'à réclamer le départ d'Ouyahia de son poste de chef de cabinet de la présidence de la République. Mais le message de Bouteflika laisse croire que non seulement Ouyahia sera maintenu mais également la confiance en lui est confortée. Même la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'ouverture des travaux du congrès, peut être cataloguée dans le même registre : contrairement à ce que supposent les déclarations tonitruantes de Saâdani contre Ouyahia, ce dernier jouit toujours de la confiance du pouvoir en lui.