Le Rassemblement national démocratique (RND) rend la politesse au SG du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, qui déclarait, dimanche, ne pas faire confiance à Ahmed Ouyahia : "Au RND, nous continuons à faire confiance au FLN et à son président." Ce n'est pas la première fois que le SG du FLN, Amar Saâdani, éconduit le patron intérimaire du RND, Ahmed Ouyahia, pour avoir déjà refusé de faire à nouveau alliance autour d'Abdelaziz Bouteflika. Mais cette fois-ci, le directeur de cabinet à la présidence de la République a du mal à digérer la maladresse, puisqu'Amar Saâdani a poussé le bouchon un peu trop loin jusqu'à dire ne pas croire à sa bonne foi. Contacté hier, le porte-parole du RND, Chihab Seddik, a rendu la politesse au SG du FLN : "Nous, de toutes les façons, nous continuons à faire confiance au FLN et à son président (Abdelaziz Bouteflika, ndlr). Nous sommes engagés avec lui depuis 1999, et nous persévérons dans notre engagement, sans faille et de manière désintéressée." Et comme pour ne pas donner de la consistance aux déclarations d'Amar Saâdani, le porte-parole du RND estime que les propos tenus contre la personne d'Ahmed Ouyahia "sont plutôt destinés à la consommation médiatique". Pour preuve, enchaîne-t-il : "La plus large base militante du FLN, mais aussi celle du RND militent ensemble pour les mêmes principes, à savoir la réussite du programme du président de la République, avec qui nous avons un engagement. Nous continuerons donc à militer pour un front nationaliste fort et intelligent." À la question de savoir si le bras de fer entre les deux partis n'était pas motivé par la formation du prochain gouvernement et surtout à qui reviendra le poste de Premier ministre, Chihab Seddik affirme que le RND est très à l'aise à ce sujet. "Si j'ai dit que notre engagement est sans faille, cela laisse entendre que notre démarche n'est pas intéressée. Nous travaillons pour le Président et nous n'avons pas d'inquiétudes à ce sujet. Même si le futur Premier ministre sera issu du FLN. La conjoncture économique que connaît l'Algérie est difficile et il y a menaces aux frontières du pays. Nous n'avons plus le temps pour ce genre de considérations. Nous ne sommes plus dans la logique de qui fait quoi. Au RND, nous cherchons à trouver des réponses plutôt intelligentes. Nous avons un Président et un programme, et nous faisons une confiance totale à Abdelaziz Bouteflika." Pour rappel, Ahmed Ouyahia avait proposé de remettre sur pied l'alliance présidentielle, en juin 2015. Le secrétaire général du Front de libération nationale avait clairement signifié que son parti n'est pas de "rang" à s'accommoder d'un rôle de suiviste. Il a alors de suite évoqué une initiative propre : un front élargi. Plus tard, au mois d'octobre de la même année, le chef intérimaire du RND a rendu la pareille à son homologue du FLN, qui lançait officiellement son alliance présidentielle bis. Une guerre des mots suivra entre les deux chefs politiques. Mais en homme rompu à la ruse politique, Ahmed Ouyahia qui a manifesté, la semaine passée, à Skikda, sa volonté de calmer le jeu a peut-être poussé Amar Saâdani à commettre un impair : la maladresse de trop ! Mehdi Mehenni