Les habitants des sites de chalets implantés au lendemain du séisme de Boumerdès se plaignent de la dégradation du cadre de vie et des cabanons qu'ils occupent. Une centaine de sites de chalets y ont été implantés à travers plusieurs localités de la région au lendemain de la catastrophe. Près de 15 000 chalets y sont installés. «C'est le provisoire qui dure», tonne un habitant du site des chalets BCR à Bordj Ménaïel. «13 ans après avoir installé ces chalets, les pouvoirs publics n'ont aucune idée de ce que sera l'avenir des habitants en l'absence de toutes commodités de vie et d'infrastructures de base», nous explique notre interlocuteur. Les sites, au fil du temps, se sont bidonvillisés et plusieurs constructions anarchiques ont vu le jour. Les bâtisses illicites poussent comme des champignons et personne ne se soucie de cette régression. Les chalets sont devenus inhabitables et l'enquête sociale de 2011 avait mis l'accent sur les dangers qui guettent les familles en continuant à vivre dans des cabanons qui causent des maladies, notamment aux enfants. «La plupart de nos enfants sont atteints de maladies respiratoires du fait de la matière avec laquelle ces chalets sont construits», nous dira encore notre interlocuteur qui dit avoir perdu l'espoir d'être relogé un jour, surtout avec la politique d'austérité du gouvernement. Un autre habitant se pose la question sur le devenir de leurs enfants dans un environnement qui encourage la propagation des fléaux sociaux. Les sites sont devenus un véritable lieu de débauche. Il y a quelques mois, les services de la Gendarmerie nationale avaient démantelé un réseau de trafiquants de drogue au niveau du site d'Ouled Hedadj. Les habitants des chalets déplorent aussi la dégradation de l'environnement, notamment la détérioration des réseaux d'assainissement et des axes routiers. Hormis les écoles en préfabriqué installées au niveau de certains sites, aucune autre infrastructure n'est implantée afin d'accompagner le quotidien des habitants souvent pris en otage. Par ailleurs, il est à signaler que la plupart des sites ont été implantés sur des terrains à vocation agricole, touristique et industrielle, donc un véritable potentiel à récupérer une fois les sites démantelés, comme c'est le cas du site de Sghirate qui donne sur les plages dorées de la région. Ce site bloque, depuis son implantation, la réalisation d'une zone d'expansion touristique (ZET).