Le moudjahid Mustapha Laliam, décédé samedi à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja (Alger) à l'âge de 81 ans des suites d'une maladie, a été inhumé hier au cimetière du village de Tigzirt, sur les hauteurs de Beni Yenni, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Des moudjahidine, des compagnons du défunt ainsi que de nombreux citoyens ont accompagné le regretté à sa dernière demeure. Dans l'oraison funèbre qu'il a présentée, le moudjahid Abdelhafidh Amokrane a rappelé les qualités humaines et professionnelles de Si Mustapha qui «lui ont valu de mériter la confiance du colonel Amirouche qui l'a nommé, en 1957, officier du corps de santé au niveau de la Wilaya III, où il se consacra avec dévouement et abnégation à son métier de médecin et de responsable de structures de santé». Dans son témoignage, le Dr Chibane, ophtalmologue, tout comme le défunt, a mis en exergue les valeurs de son confrère qui, a-t-il dit, «s'est distingué par une grandeur d'âme n'ayant d'égal que son humilité à la limite de l'effacement, doublée d'un savoir-faire dont il ne se prévalait jamais, en se contentant de le mettre au service de la libération de son pays». Le Pr Laliam est né en 1928 à Relizane. Diplômé en médecine de l'université de Montpellier (France), dans la spécialité ophtalmologie, il a été médecin chef à la base de l'est et fut le premier docteur à franchir, en février 1957, la ligne Morrice. Le Pr Laliam a été nommé, la même année, par le colonel Amirouche, officier du corps de la santé au niveau de la Wilaya III historique, en succession au Dr Nafissa Hamoud qui devint son épouse. Il a été arrêté par les forces coloniales au cours d'une bataille le 27 décembre 1957. Emprisonné à Serkadji, Berrouaghia puis El Harrach, il sera libéré en 1961 et rejoint à nouveau les rangs de la Révolution. Après l'indépendance du pays, Mustapha Laliam se mettra au service de la santé publique à l'hôpital Mustapha Pacha et Nafissa Hamoud (ex-Parnet). Elu député de Relizane en 1977, il prendra sa retraite en 1989.