Pour lui, ce régime est lui-même l'artisan de la crise de régime et de l'impasse politique totale à laquelle il a mené le pays. Le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, répond aux partis au pouvoir qui accusent l'opposition de vouloir déstabiliser le pays. «Le devoir de vérité que j'ai envers vous me commande de vous dire en mon âme et conscience que c'est le régime politique en place lui-même qui représente désormais la menace la plus lourde pesant sur notre pays», a-t-il répliqué lors d'un meeting organisé avant-hier soir à Tamanrasset. Pour lui, ce régime est lui-même l'artisan de la crise de régime et de l'impasse politique totale à laquelle il a mené le pays. «Ce régime est lui-même responsable de l'échec économique retentissant qu'il a fait subir au pays en dépit d'une opulence financière dont il n'a pas su faire le meilleur usage. Et c'est ce même régime qui doit désormais assumer la responsabilité de l'inquiétante déstabilisation sociale dont les signes avant-coureurs sont déjà là sous nos yeux», a-t-il ajouté. Dans son procès contre le pouvoir, l'ancien Chef de gouvernement déplore que le régime en place donne le nom de stabilité à la stagnation et appelle le changement une menace. «En quoi le fait de vouloir sortir de la stagnation et de l'impasse et de mettre fin à nos échecs politiques, économiques et sociaux représenterait-il une menace pour le pays ? (…) En quoi une opposition nationale légale et responsable qui milite pour une alternative démocratique consensuelle, graduelle et apaisée, représenterait-elle une menace pour le pays ?», s'interroge-t-il. Pour sortir de la crise, l'ancien candidat aux élections présidentielles de 2004 et 2014 préconise un projet qui repose sur les trois piliers de la modernisation politique, de la rénovation économique et de la réforme sociale, précisant que celui de la modernisation politique est le pilier central. «Si nous voulons rattraper tous les grands retards que nous accusons sur les autres nations du monde, si nous voulons affranchir notre pays de toutes ses dépendances, si nous voulons mettre notre pays en position de répondre de lui-même et par lui-même aux besoins et aux aspirations de notre peuple et si nous voulons être les maîtres d'un destin dont nous serions les seuls bâtisseurs et qui ne serait pas décidé par d'autres que nous, c'est maintenant qu'il nous faut agir», a-t-il soutenu. L'hôte de Tamanrasset a expliqué que «c'est par l'archaïsme de son système politique que notre pays a failli et c'est par la modernisation de son système politique que notre pays se redressera de nouveau». Cet archaïsme politique est, pour lui, la source de tous les maux qui affectent notre pays qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux. Il le résume en pouvoir personnel, culte de l'homme providentiel, institutions qui ne sont ni légitimes ni représentatives de la base au sommet et médiations clientélistes, claniques et rentières qui supplantent les véritables médiations politiques, économiques et sociales. «L'archaïsme politique ne connaît qu'un seul antidote et son antidote se nomme la modernisation politique», a-t-il estimé. «Il n'y a pas de guérison possible pour notre système politique, pour notre économie nationale et pour notre société hors de la modernisation politique. A défaut d'une telle modernisation politique notre pays restera condamné à répéter les mêmes erreurs, à s'affaiblir par les mêmes échecs et à se fourvoyer dans les mêmes impasses», a-t-il ajouté. Benflis explique que la finalité de toute modernisation politique et sa raison d'être ultime sont la construction de l'Etat de droit qui «ne se conduit pas par une minorité écrasante et une majorité écrasée».