Les pays producteurs de pétrole se réunissent aujourd'hui à Vienne, dans l'objectif de trouver des solutions pour remonter les prix de l'or noir. Des sources avancent des négociations autour d'un nouveau plafond de production. Selon des sources citées hier par l'agence Reuters, les ministres des pays membres de l'Opep débattront aujourd'hui de la fixation d'un nouveau plafond de production. «Une telle décision serait le fruit d'un compromis notable entre les membres du cartel qui n'étaient pas parvenus lors de leurs précédentes réunions à se mettre d'accord sur une inflexion de leur politique», a-t-on mentionné. Jusqu'en décembre, l'Opep respectait un plafond de pompage de 30 millions de barils par jour (bpj), fixé en décembre 2011. Mais elle produit actuellement environ 32,5 millions de bpj. La rencontre reste cruciale, malgré le fait que le baril ait franchi le cap des 50 dollars ces derniers jours pour la première fois depuis juillet 2015. Ce qui est considéré comme un atout plus confortable pour les pays membres qui ne devraient pas trop s'inquiéter pour les baisses de leurs recettes. Mais, il n'en demeure pas moins que la proposition de l'Algérie et du Venezuela de baisser la production restent une option afin de maintenir les prix au niveau actuel et d'absorber le surplus de la production. Toutefois, les grands producteurs ne veulent pas diminuer leur offre, surtout après le retour de l'Iran sur le marché. Il s'agit désormais d'un «combat politique» entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux poids lourds de l'organisation, qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à la difficulté de trouver un consensus lors des négociations menées depuis le début de l'année sur une problématique du gel de production au niveau mondial. L'Arabie saoudite veut compenser ses pertes et préserver ses parts de marchés en augmentant le niveau de sa production de manière à contrer le pétrole iranien. Le retour de Téhéran sur le marché après des années d'embargo occidental signifie une production sans limite et une reprise des anciens clients. L'Iran compte exporter, à partir de cet été, 2,2 millions de barils de pétrole par jour. Ce qui lui permet de retrouver ainsi son niveau d'exportation d'avant les sanctions imposées pas les Etats-Unis. Devant cet état de fait, le sommet d'aujourd'hui risque de se terminer sans prendre une quelconque initiative en vue de réduire les pertes subies depuis juillet 2014. Les membres de l'organisation ont pompé 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril, en hausse de 3,5% sur un an. La rencontre d'aujourd'hui se contentera, selon certains observateurs, d'évoquer l'évolution et les perspectives du marché pétrolier, mais il est quasiment difficile de prévoir une décision de réduction de l'offre pouvant peser sur le marché. D'autant plus que la hausse des prix enregistrée depuis mars dernier redonne espoir aux producteurs. Des projections n'écartent pas aussi une nouvelle reprise des cours cet été. Notons au passage que l'Organisation pourrait nommer aujourd'hui à Vienne un nouveau secrétaire général pour succéder au Libyen Abdallah el-Badri, en poste depuis 2007.