Plans de déstabilisation, manœuvres subversives dirigées de l'extérieur et relais locaux à la solde des réseaux occultes prêts à nuire au pays. Ahmed Ouyahia est un homme inquiet ! Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) n'est pas à sa première sortie du genre. Il multiplie les mises en garde depuis quelque temps déjà, et ne rate pratiquement aucune occasion pour mettre en garde contre «les plans de déstabilisation orchestrés de l'extérieur, en s'appuyant sur des relais et des mercenaires politiques à l'intérieur du pays». Cette menace, selon lui, s'est davantage aggravée à cause du contexte sécuritaire incertain prévalant dans toute la région : au Mali, en Libye et au Sahara occidental. Intervenant, hier, à l'ouverture des travaux du conseil national du RND, à la Mutuelle des travailleurs de la construction de Zéralda, Alger, Ahmed Ouyahia dira qu'«au RND, nous avons à l'esprit les manœuvres subversives promues par certaines puissances étrangères revanchardes, exploitant quelques mercenaires politiques qui revendiquent aujourd'hui l'indépendance de la Kabylie ou l'autonomie du M'zab». Il est clair que le SG du RND fait allusion à la France, «puissance revancharde», et au MAK qui soutient le projet d'autonomie de la Kabylie et du M'zab. La sécurité nationale et la stabilité du pays, enchaînera l'orateur, exigent la vigilance de tous, et «chacun doit assumer sa part de responsabilité». Dans ce domaine, le RND, affirmera-t-il, est un parti «responsable» et conscient du rôle qui lui est dévolu. «Le Rassemblement qui fait de la défense de l'Etat démocratique et républicain la raison majeure de sa présence sur la scène politique, n'acceptera jamais que l'Etat soit outragé dans l'impunité, car cela n'est dans l'intérêt de personne, comme nous l'a enseigné un passé encore récent», affirme le SG du RND et non moins directeur de cabinet de la présidence de la République. Au chapitre économique, Ouyahia ne semble pas trop alarmé par la conjoncture, pourtant difficile, que traverse le pays. La solution de facilité… Et pour cause, «les mesures et les décisions financières prises par le président de la République durant la décennie précédente permettent à notre pays d'avoir une légère marge de manœuvre», a-t-il assuré, avant d'appeler à la poursuite des réformes : «Nous ne devons pas négliger les risques qui découlent de cette conjoncture (…) provoquée par la chute brutale des prix des hydrocarbures, comme nous ne devons pas céder aux appels aux solutions de facilité, dont le recours à l'endettement extérieur.» Ouyahia ira d'ailleurs jusqu'à rappeler les plans d'ajustement structurels sous l'égide du FMI imposés à l'Algérie durant les années 1990. «L'endettement extérieur, en cas d'excès, pourrait, dans quelques années, hypothéquer la souveraineté économique du pays, et exposer la population à des mesures sociales dramatiques, comme ce fut le cas déjà dans le cadre de l'ajustement structurel sous l'égide du FMI», a-t-il averti. Le souvenir de cette douloureuse expérience, conjugué aux difficultés financières actuelles, «doit nous encourager à accélérer la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires, tout en préservant la justice sociale», a fait savoir Ouyahia qui a appelé à aller davantage de l'avant en encourageant «toutes les capacités productives dans le pays, pour offrir plus d'emplois à nos enfants et réduire la facture de nos importations, laquelle sera de plus en plus insupportable, sauf à emprunter pour acheter la production des autres, comme nous l'avons vécu il y a à peine 20 ans».