De qui s'agit-il ? De Ferhat Mehenni que le SG du RND, Ahmed Ouyahia, a traité de « mercenaire de la cause étrangère ». Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti à l'issue du congrès de son parti, Ouyahia a évoqué plusieurs sujets. Il fera allusion aux manœuvres attentatoires à l'unité nationale, contre lesquelles les forces vives de la nation doivent s'unir pour les contrer, « majorité et opposition comprises ». Ouyahia affirme que « la Kabylie est indivisible du territoire national ». Selon lui, « la guerre subversive est pire que la guerre de l'attaque au canon ». Invité à réagir sur le tweet du Premier ministre français, Ouyahia l'a qualifié « d'acte extrêmement indélicat ». Et que le tweet n'a rien révélé de ce que les Algériens ne connaissent déjà au sujet de l'état de santé de leur Président. « Le peuple le savait, mais il l'a réélu le 17 avril 2014 en le voyant malheureusement venir au bureau de vote dans l'incapacité de se mouvoir lui-même. Certes, il s'est rétabli mais il n'est pas revenu à sa situation de 2012. Ce n'est pas un secret », rappelle-t-il ajoutant que le geste de Valls n'affectera pas les relations entre les deux pays. « Je n'ai aucun problème avec Saâdani » Par ailleurs, Ouyahia affirme qu'il n'a aucune lecture à faire de l'absence de Amar Saâdani au congrès du RND, rappelant que lui-même n'a pas assisté au dixième congrès du FLN. Dans ce sillage, il précise que même si son parti n'a pas de relation « organique » avec le président de la République comme c'est le cas du FLN, cela ne l'a pas empêché d'approuver une motion de soutien au chef de l'Etat au terme des travaux de ses assises. Le SG du RND soutient « qu'il n'a aucun problème avec Saâdani. Le FLN demeure un allié stratégique du RND », dira-t-il. Pourquoi n'a-t-il pas adhéré à l'initiative politique du FLN ? Ouyahia a justifié sa position en disant que « son approche est différente de celle du FLN », expliquant que le RND n'avait pas pour objectif de réhabiliter l'alliance présidentielle mais de constituer un nouveau pôle politique. Que pense-t-il du projet qui serait sur le point être relancé par des élus du FLN concernant la criminalisation du colonialisme ? Ouyahia estime qu'une loi en ce sens « n'apportera rien aux Algériens. Être digne en bâtissant l'Algérie comme l'avait souligné la déclaration de Novembre serait la meilleure victoire contre le colonialisme », dira-t-il. Si ce texte passe cependant à l'APN, le RND, en tant que parti novembriste, « l'approuvera évidemment ». Le conférencier explique, à ce titre, qu'il ne faudrait surtout pas utiliser l'histoire comme une matière politique. Il rappelle que les ex-dirigeants du pays n'ont pas revendiqué des excuses à la France coloniale, car convaincus que la solution est ailleurs. « C'est Bouteflika qui avait soulevé cette question en 2005 juste après l'élaboration en France de la loi glorifiant le colonialisme », rappelle-t-il. Il défendra la diplomatie algérienne qui est loin d'être une « diplomatie de spectacle » mais de principes tirés de la politique étrangère du pays. « Faire le distinguo entre la presse et la politique » A propos du retour de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khalil, le SG du RND a indiqué que celui-ci « est dans son pays, point barre ». Concernant l'affaire du groupe de presse El Khabar, Ouyahia a refusé de commenter une affaire soumise à la justice. Il a regretté toute de même le fait que Rebrab « politise la question en disant que le pouvoir doit partir. Je fais partie de ce pouvoir. Je ne vais pas donc l'applaudir. Il faut faire le distinguo entre la presse et la politique », affirmera-t-il. Faisant valoir que les appréhensions à l'égard des empires médiatiques n'est pas le propre de l'Algérie. Au sujet de la situation économique du pays, Ouyahia n'a pas écarté le recours à l'endettement extérieur si la conjoncture économoique actuelle persiste. De son point de vue, il faudrait commencer d'abord par réhabiliter le travail, poursuivre les réformes, faciliter les investissements, encourager la production nationale et promouvoir la législation sociale. Le danger est réel, mais il faut réfléchir aux solutions, note-t-il. Ouyahia se défend d'avoir critiqué le gouvernement ou de l'avoir accusé de « populisme ». Il a apporté son soutien à la stratégie du gouvernement visant à récupérer les fonds informels notamment via l'emprunt obligataire, en appelant à la généralisation de la finance islamique et à révision de la politique des subventions. Au plan organique, il affirme que le dernier congrès du RND constitue un « saut qualitatif » à tous points de vue. Concernant la composante du bureau politique, il fera savoir qu'il proposera une liste au conseil national pour approbation. Par ailleurs, on apprendra que le congrès a coûté 10 milliards de centimes. C'est une somme énorme, avoue Ouyahia. D'où la transformation de cette rencontre en un congrès ordinaire.