Une marche pour dire non à Boko Haram s'est tenue samedi à Niamey. Des dizaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec les populations du sud-est du pays exposées aux exactions de l'organisation extrémiste. La veille, les rebelles islamistes avaient mené une attaque meurtrière d'envergure contre un poste militaire de la ville de Bosso, tuant trente-deux militaires. Des dizaines de personnes ont manifesté samedi 4 juin à Niamey en «solidarité» avec les populations du sud-est du Niger, proche du Nigeria, en proie depuis plus d'un an aux raids meurtriers de Boko Haram. Aux cris de «Sauvez Diffa !», ville frontalière endeuillée par des attaques extrémistes, les manifestants ont sillonné les rues de la capitale avant de tenir un meeting place de la Concertation devant le siège de l'Assemblée nationale. Acteurs de la société civile, syndicalistes et hommes politiques ont pris part à cette manifestation, la première du genre depuis l'entrée du Niger dans la guerre contre Boko Haram en février 2015. «Nous voulons rappeler que l'Etat doit renforcer les effectifs des forces de défense et de sécurité, ainsi que leurs moyens de combat pour sécuriser les villages, les villes de la région et créer les conditions d'un retour des populations dans leurs foyers», expose Moussa Tchangari, responsable de l'association Alternatives espace citoyen (AEC) qui a appelé à manifester. Parmi les manifestants, Choukou, ressortissant de la région de Diffa : «Il n'y a pas une grande réponse du Niger face à Boko Haram. Il y a eu beaucoup d'autosatisfaction, beaucoup de discours. Mais nous qui vivons dans la région, qui voyons la situation au réel, nous pensons que la population vit une situation très difficile, jamais vue au Niger.»