La voix féminine a toujours donné un souffle et un esprit poétiques aux genres musicaux qu'elle décline. Dans la musique andalouse, la femme a toujours apporté sa touche d'élégance à travers sa voix, sa présence mais aussi sa maîtrise du jeu instrumental. Cette distinction se fait de plus en plus écho à mesure que les interprètes et ambassadrices de cette belle musique ancestrale acquièrent une notoriété remarquable. C'est le cas de la belle et talentueuse Lamia Aït Amara. Cette artiste de 31 ans a réussi à scintiller dans le paysage andalou algérois grâce à sa voix de velours, à sa parfaite maîtrise vocale et à son ambition de porter la musique andalouse aux amoureux de la bonne musique avec laquelle elle a grandi. Alors que d'autres jouaient encore à la poupée, Lamia apprenait déjà le solfège. C'est en effet très jeune, à l'âge de quatre ans, que Lamia a rejoint le Centre Culturel de son quartier à Chéraga. Elle y reste un moment avant d'assister à la création de l'association les Anadil (Rossignols) d'Alger où elle fut formée par le professeur Youcef Ouznadji, élève du défunt cheikh Sid Ahmed Serri. Dans cette association, elle reçoit tout l'apprentissage qu'il faut et y reste alors 15 ans avant de rejoindre l'association El Inchirah sous la houlette de Smail Hinni. Elle fut aussi soliste principale au sein de cette même association. Au-delà de sa sublime voix, Lamia maîtrise aussi plusieurs instruments dont le r'bab, le ôud (luth) et le violon. Parce que toute femme est rattrapée par son destin de mère, la jeune artiste est contrainte d'arrêter sa passion durant quatre années pour se consacrer à sa famille et à ses enfants. Depuis quelques mois, la jeune Lamia qui aspirait à un retour sur scène est revenue en donnant un concert au mois d'avril dernier à la salle Ibn Zeydoun à Alger. L'artiste donne un nouveau rendez-vous aux amateurs de musique andalouse durant le mois sacré de Ramadhan le 24 juin prochain au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger pour un événement particulier et cher à son cœur. «Ce concert est un projet différent. C'est une fusion entre l'ensemble Khalil Baba Ahmed de Tlemcen et moi», nous dira Lamia Aït Amara avant de préciser : C'est une évasion andalouse à laquelle on a apporté une touche classique. Ça consiste à enchaîner de petites chansonnettes andalouses et des morceaux classiques sur des arrangements harmonieux». La chanteuse sera aussi le 1er juillet sur la scène de la salle Ibn Khaldoun à Alger. «Cette date coïncide avec Laylet El Qadr (la nuit du destin), et à cette occasion, j'ai choisi de chanter un programme de chants religieux», a-t-elle souligné.