Photo : Slimene SA. Un concert de musique andalouse de plus de trois heures a conquis le nombreux public présent en cette fin de semaine à l'auditorium de la Radio algérienne. C'était à l'occasion de la célébration du dix-huitième anniversaire de l'association Anadil El Djazair de Chéraga qui a donné, ainsi, l'opportunité à ses élèves de démontrer leur talent de musicien et de chanteur. L'association Anadil El Djazair a été fondée un 2 janvier, il y a dix-huit ans par Youcef Oueznadji un ancien d'El Mosseileya. C'est une association à caractère culturel, artistique et éducatif qui enseigne et forme dans la musique andalouse. Des centaines de jeunes des divers coins de la capitale, âgé de sept à vingt cinq ans, reçoivent des cours à raison de trois fois par semaine dans quatre classes. Ce sont les deux dernières, les supérieurs avec vingt musiciens et les demi-upérieurs, avec quarante-deux éléments qui ont animé le concert de l'auditorium de la radio. Il n'est pas exagéré de les appeler les Rossignols d'Alger aussi bien pour la qualité de la maîtrise de l'instrument que par la tonalité de la voix. Ces jeunes charment par un jeu subtil dans les instruments traditionnels, que ce soit le qanoun, la kouitra, la mandoline, la flûte ou le luth. Ils ont été chaleureusement applaudis à leur passage en soliste. Les voix de ces jeunes, mélodieuse et débordant de fraîcheur, à la fois masculine et féminine, des voix seules ou en chœur, à l'unisson, donnent à l'andalou un attrait envoûtant. Au programme, des pièces classiques de musique andalouse des trois écoles, celle d'Alger, de Tlemcen et de Constantine, avec quelques titres tirés du répertoire marocain. Au plaisir de l'écoute s'est ajouté celui de la vision. Les ensembles des jeunes musiciens formaient un parfait tableau de peinture avec les élégants costumes sombres des garçons et avec la riche et finement élaborée tenue traditionnelle des filles, toute en couleurs tendres et en accessoires étincelants, constituant un beau et splendide bouquet. Le public nombreux est resté jusqu'à la dernière note de ce concert pour pouvoir encore apprécier ce spectacle. L'invité d'honneur était l'illustre maître de la musique andalouse, Ahmed Serri. Dans une courte allocation à la fin du concert, il a exprimé sa satisfaction devant tant de talent et d'enthousiasme manifesté par ces jeunes pour cette musique classique algérienne. Se comparant à cette nouvelle vague, le maître Ahmed Serri s'exclame «Nous sommes à la quatrième génération !». Le président de l'association Anadil El Djazair, M. Youcef Oueznadji a, quant à lui, confirmé son appartenance à l'école de sauvegarde et de transmission de la musique andalouse dans son caractère authentique en déclarant : «Nous relevons de l'école de Ahmed Serri». Cette association se reproduira sur la scène du Palais de la culture fin février à l'occasion du Mewlid Ennabaoui. Son répertoire compte également des chants religieux. Un CD vient d'ailleurs d'être enregistré par cette association et mis sur le marché, regroupant neuf titres de ces chants religieux avec une durée d'une quarantaine de minutes. C'est le troisième CD de l'association Anadil El Djazair. Le deuxième a été édité spécialement pour l'Ecole nationale d'administration comportant un hymne composé par Youcef Oueznadji et dédié à cette institution.