Cinq militants associatifs relevant de la daïra de Chemini ont été convoqués cette semaine par la police pour avoir procédé à la fermeture du siège de cette même daïra, avons-nous appris auprès de l'un d'eux. En effet, sur plainte de l'administration, les cinq citoyens seraient «poursuivis pour incitation à la fermeture du siège de la daïra, empêchement des fonctionnaires de la daïra d'accéder à leur lieu de travail et affichage nocturne non autorisé», révèle au Temps d'Algérie l'un des accusés qui venait, selon ses dires, d'être entendu par la police. Cette affaire prend naissance avec la fermeture du siège de la daïra de Chemini par un collectif d'étudiants et de citoyens qui voulaient par cette action protester contre le refus du chef de daïra de mettre à leur disposition la maison de jeunes de la localité pour se réunir et débattre du problème de transport dont souffre leur région (voir le Temps d'Algérie du 20 mars et du 1er avril 2016). Pour rappel, des associations ainsi que des étudiants de la circonscription de Chemini, regroupés autour d'un collectif, ont voulu à l'époque s'organiser afin de réfléchir et décider du cadre à travers lequel ils devaient riposter au diktat des transporteurs qui avaient décidé unilatéralement d'augmenter le prix des tickets de bus. La tournure que vient de prendre cette affaire avec la convocation par les services de sécurité des membres de ce collectif est considérée comme une «atteinte au droit de manifester», a tenu à dénoncer un militant qui venait de sortir des locaux de la police. Le même militant indique par ailleurs que les membres du collectif «se réuniront mardi soir et restent déterminés à aller plus loin dans la réplique à donner à l'administration». Au niveau de la daïra de Chemini c'est motus et bouche cousue à propos de cette affaire. «Je ne peux pas répondre à votre question, adressez-vous à la wilaya», nous dira au téléphone le chef de daïra de Chemini. Affaire à suivre.