Le nouveau ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, qui a pris hier ses fonctions à la tête de ce département en remplacement de Abderrahmane Benkhalfa, au lendemain du remaniement ministériel, a décliné son plan de travail. Tout en saluant les efforts consentis par son prédécesseur, il a précisé, selon l'APS, que le ministère des Finances était appelé à jouer un rôle primordial dans le nouveau modèle de croissance économique, avalisé lors de la réunion de la tripartite tenue il y a une semaine. «Nous allons jouer un rôle moteur dans ce modèle durant les trois prochaines années, en termes de consolidation budgétaire, notamment, et ce, pour que notre pays arrive à devenir une économie émergente à l'horizon 2030», a-t-il affirmé lors de la cérémonie de passation des consignes qui s'est déroulée en présence des directeurs centraux de son ministère et de Pdg de banques et de compagnies d'assurances. Le nouveau modèle économique permettra, a-t-il ajouté, un passage du financement budgétaire au financement tiré du marché. Pour réaliser cet objectif, il a appelé le secteur bancaire à jouer un rôle «primordial» au profit de l'entreprise. C'est ainsi, a-t-il annoncé, que la Banque d'Algérie a commencé à étudier les possibilités de doter le secteur bancaire des financements nécessaires, dont le renforcement des fonds propres des banques. Baba Ammi s'est engagé à poursuivre les réformes au niveau des directions générales, respectivement du Budget, des Impôts et des Douanes et surtout celle des Domaines, laquelle accuse, a-t-il admis, un «retard très important». Il a aussi salué la désignation d'un ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, en la personne de Boudiaf Mouatassem. Il a alors considéré que la création d'un tel portefeuille constituait «un message très fort du président de la République pour relancer ce secteur qui a cumulé beaucoup de retard». De son côté, Benkhalfa a estimé qu'il quittait le gouvernement avec «l'esprit du travail accompli». Baba Ammi, titulaire d'un diplôme d'ingénieur économiste de l'Ecole nationale polytechnique, jouit d'une expérience professionnelle riche. Il a entamé sa carrière en 1969 comme ingénieur à l'ex-Sonacome où il avait occupé plusieurs postes de responsabilité jusqu'en 1981. Par la suite, il a dirigé des entreprises et a également occupé des postes de haut cadre dans des ministères. Dans le secteur financier, il a été nommé comme directeur central à la Banque d'Algérie, directeur général du Trésor, administrateur à la Banque africaine de développement (BAD), président du conseil d'administration de la Banque de coopération du Maghreb arabe (Tunis) et membre du conseil d'administration du Fonds de l'Opep pour le développement international (Vienne).