La présentation par l'agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) devant l'exécutif de la wilaya de Tlemcen des variantes des projets des nouvelles lignes devant relier les communes d'Oued Mimoun et Sebdou ainsi que Ghazaouet et Béni-Saf n'a pas été convaincante. Il ressort du choix de ces nouvelles lignes que les études n'ont pas pris en considération les impacts socioéconomiques, la rentabilité de ces lignes et leurs coûts de réalisation, car les tracés passent sur des terrains très accidentés comme le montre le projet de la ligne Béni-Saf -Ghazaouet, d'une longueur de 83 km, où est prévue la réalisation de six ouvrages d'art, quatre viaducs et six tunnels. C'est une ligne en demi-cercle afin de contourner les monts des Traras et relier les deux villes portuaires. Elle devrait desservir les villes de Remchi, Fellaoucéne, Nédroma et Zenâta. Tout le monde s'accorde à dire que ce projet en question est improductif et n'améliore guère le transport des voyageurs et des marchandises. Il est cité en référence la ligne Aïn-Témouchent-Béni-Saf, réalisée depuis plus trois décennies à coups de milliards et laissée inexploitée à ce jour par manque de rentabilité. Les opérateurs économiques s'attendaient à un projet de ligne ferroviaire reliant le port de Ghazaouet à Tlemcen pour le transport des marchandises et des voyageurs. Le port de Ghazaouet est devenu un pôle régional d'échanges commerciaux entre l'Algérie, l'Espagne et la France, et une ligne ferroviaire serait plus que judicieuse pour le transport des voyageurs à partir de la gare maritime et pour les marchandises à partir du port maritime. Ce qui améliorera la fluidité de la circulation routière qui connaît actuellement une saturation notamment sur l'axe routier Ghazaouet-Tlemcen, emprunté quotidiennement par des centaines de véhicules lourds, transportant des conteneurs et des tonnes de marchandises, aggravant ainsi les risques d'accidents. La ligne ferroviaire Nédroma-Ghazaouet existe mais elle est inexploitée. Improducivité Il aurait suffi de la prolonger jusqu'à Tlemcen et de la moderniser, d'autant plus qu'elle relie plusieurs communes et localités dont Zenata, Fellaoucène, Aïn-Kebira, Souahlia et Ghazaouet. Concernant le deuxième projet devant relier Sebdou à Oued-Mimoun sur une distance de 41km, il présente plusieurs désavantages. La commune d'Oued Mimoun étant déjà desservie par la ligne ferroviaire Tlemcen-Sidi-Bel-Abbès, les voyageurs en partance pour Tlemcen à partir de Sebdou doivent faire obligatoirement une correspondance à Oued Mimoun et attendre l'arrivée du train en provenance d'Oran à des heures tardives. Une ligne Sebdou-Tlemcen est aussi très difficilement réalisable car elle devrait traverser les monts de Sebdou et de Tzarifet, ce qui nécessiterait de gros moyens financiers et matériels. Le premier ministre a soulevé maintes fois le problème des études, souvent irréfléchies, et dans certains cas bâclées ou volontaires. Une ligne ferroviaire est un investissement lourd et doit donc obéir à plusieurs facteurs afin de la rentabiliser au maximum pour qu'elle ait un impact positif sur le développement socioéconomique de toute la région et améliorer la qualité du transport des voyageurs et des marchandises. C'est dans cette perspective que doit s'inscrire l'étude des nouvelles lignes. Déjà, le tracé de la ligne à grande vitesse reliant Tlemcen-Sidi-Bel-Abbès-Oran est au centre de toutes les polémiques car l'on a opté pour la difficulté au détriment de l'efficience du projet qui a vu la réalisation des centaines de pylônes en béton armé, des dizaines de viaducs géants et des tunnels dont le plus long dépasse les 620 mètres.