Après le dernier remaniement ministériel partiel, des changements ont été opérés hier à la tête d'institutions et de grandes entreprises publiques. Des dirigeants, notamment de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, des Domaines et de Saïdal, ont été limogés par le Premier ministre. La Direction générale du Domaine national (DGDN) communément appelé «les Domaines» a depuis hier un nouveau directeur général. Il s'agit de Djamel Khaznadji, qui a remplacé Mohamed Himour, qui occupait ce poste depuis six ans. La cérémonie de passation des pouvoirs s'est déroulée hier en présence du nouveau ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, et du ministre délégué auprès du ministère des Finances, chargé de l'Economie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, ainsi que des cadres du secteur. La Direction du domaine national a une lourde charge. Elle devra, entre autres, sauvegarder les biens de l'Etat et recouvrir des produits domaniaux ainsi que veiller aux opérations immobilières (cession des biens de l'Etat, liquidation des entreprises publiques dissoutes, assainissement du patrimoine des EPE et EPIC…). Le président de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), M'hamed Toufik Bessai, a été également remercié hier. Selon des sources médiatiques, son limogeage est lié à l'affaire de blocage des réseaux sociaux sur la Toile intervenu à l'occasion de l'examen du baccalauréat. Cette décision de blocage qui a été prise pour éviter une nouvelle fois des fuites de sujets des épreuves a suscité un tollé général et un rejet de la part des abonnés. D'autres sources ont évoqué le limogeage de Mohamed Hammouche au poste de président-directeur général du groupe pharmaceutique Saïdal, qui occupe ce poste depuis le mois de novembre 2015. Les changements à la tête des institutions et entreprises publiques à caractère économique interviennent dans une conjoncture particulière caractérisée par la baisse des recettes de l'Etat. Les hautes autorités du pays veulent placer des responsables qui peuvent opérer des mutations en vue de rationaliser les dépenses et trouver de nouvelles ressources en devises. D'ailleurs, le remaniement ministériel partiel opéré le 10 juin a touché les départements en charge des questions économiques, à savoir les Finances, l'Energie, le Tourisme et l'Agriculture, en sus de la création d'une administration dédiée au développement de l'Economie numérique. Le gouvernement veut donc insuffler une autre dynamique à l'économie nationale en procédant à de nouvelles nominations ciblant les structures stratégiques. Cette politique s'est traduite par le limogeage de nombreux hauts responsables de groupes publics. La dernière décision a concernée le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, qui a été relevé de ses fonctions après avoir passé plus de 15 ans à la tête de cette institution. Il n'est pas exclu que d'autres changements soient opérés dans les prochains jours dans d'autres structures. La situation financière du pays, fragilisée par la baisse des revenus pétroliers, a bousculé le gouvernement qui cherche tous les moyens nécessaires pour réduire les dépenses, orienter les investissements et préserver les devises constituées ces dernières années. Des réformes des systèmes de retraite et de subvention sont également envisagées.