L'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil n'a pas eu le temps d'apprécier sa réhabilitation et son retour en Algérie. Ses «ennuis» avec les affaires de corruption dans lesquelles il est cité sont loin de connaître leur épilogue. La justice italienne a fait éclater une nouvelle affaire de corruption en citant nommément Chakib Khelil. Cette affaire concernerait le rachat par le groupe pétrolier italien Eni d'une firme gazière canadienne First Calgary Petroleums, activant en Algérie à travers une joint-venture avec Sonatrach. Le contrat, d'une valeur de 923 millions de dollars canadiens, selon le quotidien italien La Repubblica, a fait l'objet d'un versement de 41 millions d'euros de pots-de-vin à l'ex-ministre algérien en échange de son feu vert à l'opération. La justice italienne vise plusieurs anciens hauts cadres de Saipem et de sa maison-mère Eni, mais touche également l'homme d'affaires algérien Farid Bedjaoui. Présenté comme l'homme de confiance et intermédiaire de Chakib Khelil, Bedjaoui est de nouveau cité, en compagnie de Samir Ouraied. Le juge de la Cour de Milan, Manuela Squires, a programmé des audiences pour le 28 juin et le 1er juillet pour mettre toute la lumière sur cette affaire de corruption. Le procès ENI-Sonatrach pour corruption et fraude fiscale, dont les audiences préliminaires s'enchaînent à Milan, fait suite à l'enquête menée par le procureur italien sur les contrats douteux obtenus durant plusieurs années en Algérie par Saipem, groupe italien de services parapétroliers appartenant à 42% au géant pétrolier ENI. L'ancien président de Saipem Algérie, Tullio Orsi, impliqué dans l'affaire, a choisi la voie de la négociation. Tout en accusant Paolo Scaroni d'être «le cerveau» de l'affaire, il a conclu un accord avec le procureur de Milan pour une peine de deux ans et dix mois, et la confiscation de 1, 3 million de francs suisses.