Farid Bedjaoui, Omar Harbour et Samir Oureid, cités dans l'affaire en qualité d'accusés, sont toujours en fuite. L'affaire de corruption, impliquant des responsables de la société italienne Saipem et trois Algériens agissant en qualité d'intermédiaires pour le compte de Sonatrach, suit son cours en Italie, loin des feux de la rampe. Le tribunal de Milan a convoqué trois témoins cités dans cette affaire de versement de pots-de-vin en contrepartie de l'obtention de sept contrats dans le secteur pétrolier, du temps du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Les juges de la quatrième chambre criminelle de la Cour de Milan ont, en effet, validé la liste des témoins pour l'audience qui devait se dérouler le 2 décembre 2015, mais reportée à hier, a rapporté l'agence Reuters. Il s'agit du directeur exécutif d'ENI, Claudio Descalzi, de l'ancien directeur, Paulo Scaroni, et du directeur de Saipem, Stefano Cao, a précisé la même source. Au banc des accusés dans l'affaire des pots-de-vin de Saipem (portant le sigle de chien à six pattes) figurent six personnes. Trois Algériens, à savoir Farid Nourredine Bedjaoui, cité en tant qu'intermédiaire et ancien bras droit de Chakib Khelil, Omar Harbour, considéré comme le recycleur des pots-de-vin, et Samir Oureid, un intermédiaire de Farid Bedjaoui. Ces derniers ne se présenteront pas à la barre, car ils sont tous en fuite. Pour la partie italienne, en revanche, des responsables de Saipem qui seront présents lors de cette audience auront à répondre devant la justice pour les chefs d'inculpation de complicité de corruption internationale et de fausses déclarations fiscales. Ce sera le cas, notamment, de Pietro Tali, un ancien président et administrateur délégué de Saipem, de Pietro Varoni, l'ex-directeur des opérations de Saipem, et d'Alessandro Bernini, ancien directeur financier de Saipem. Pour autant, le procès se déroulera, désormais, sans Chakib Khelil, qui avait été régulièrement cité au cours de l'instruction, mais déclaré non concerné par cette affaire. Sera également absent, l'ancien P-DG d'ENI, Paolo Scaroni, qui a bénéficié d'un non-lieu. Le juge d'audience avait acquitté, le 2 octobre, l'ancien P-DG d'ENI, Paolo Scaroni. Le tribunal de Milan l'a totalement blanchi, jugeant qu'il n'y avait aucune preuve valide sur son implication dans l'affaire de corruption internationale. Il considère que Saipem est une entité indépendante d'ENI et de Scaroni. Mais cette décision a été annulée, en février dernier, par la Cour suprême à la suite de l'appel interjeté par le procureur de Milan, où se déroulera à nouveau le procès. Une audience préliminaire reprendra devant un juge d'audience, contre Scaroni qui peut donc refuser de témoigner sur les mêmes faits, puisqu'il est impliqué dans une affaire parallèle, plus précisément dans l'enquête sur la corruption présumée de maxi Saipem au Nigeria. L'ancien président de Saipem Algérie, Tullio Orsi, seul accusé en détention, a écopé, quant à lui, de 34 mois de prison et confiscation de 1,3 million de francs suisses. Au centre de l'affaire, rappelle-t-on, est l'accusation de versement présumé de pots-de-vin de 198 millions d'euros, par Saipem, la filiale d'ENI à la Pearl Partner du Franco-Algérien Farid Bejaoui, pour l'octroi de 7 contrats d'appel d'offres en Algérie d'une valeur globale de plus de 8 milliards d'euros. AMAR R.