«Le secteur de la PME en Algérie fait de faibles prestations et le constat parle de lui-même.» Telle est la constatation faite par les spécialistes et les économistes à propos du thème de la PME et comment expliquer ses faibles performances. En prenant part hier à la table ronde organisée par le centre de presse d'El Moudjahid, les différents participants étaient unanimes sur l'idée que les petites et moyennes entreprises n'ont pas été à la hauteur des attentes et n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Pour l'expert comptable et commissaire aux comptes Djerrad Djamel, la recherche d'une stabilisation du secteur des PME-PMI est déjà un pas en avant pour relancer les prestations de ces sociétés dont la performance laisse à désirer. Mais cela dépend aussi de tout un système, surtout pour faire face au problème majeur qu'est le chômage. «Pour que cette stratégie se concrétise, il faut encourager les initiatives portant sur la création d'entreprises par tous les moyens possible en freinant la progression du chômage et en diminuant l'ampleur des exportations qui cassent l'activité des PME», fera-t-il savoir. En plus de la problématique du chômage, l'intervenant dira que 90 % des PME sont des sociétés à caractère purement familial dont l'activité est plus axée autour d'intérêts personnels que sur le développement et le recrutement, soit la création d'emplois. En outre, la grande majorité des investisseurs prennent le risque d'ouvrir une PME dans un domaine qu'ils ne maîtrisent pas ce qui empêche leur rendement de progresser. De son côté, Mohamed Khoujda précisera que les faibles prestations de ces entreprises sont dues essentiellement au phénomène du commerce informel qui perturbe et casse l'activité des PME, sans oublier l'important taux des exportations évaluées actuellement à 400 millions de dollars. Sur ce point, l'orateur avouera que malgré la création de 120 000 PME, les objectifs sont loin d'être atteints. Ce chiffre reste insuffisant car il reste beaucoup à faire pour que ce domaine soit à la hauteur. L'autre aspect qui contribue à cette mauvaise prestation c'est l'absence d'une culture d'entreprenariat et le retard observé avant d'entamer une mise à niveau des entreprises. Création de 10 centres d'impôts pour l'amélioration des prestations des PME Brahim Ben Ali, chargé de communication à la direction générale des impôts, indiquera que la relation fiscalité-PME représente une grande charge pour les sociétés. A cet effet, il expliquera que «ce volet demeure l'une des préoccupations de la direction des impôts qui fait de son mieux pour faire baisser cette pression fiscale sur les PME». Dans le même contexte, M. Ben Ali annoncera la création, cette année, de 10 centres d'impôts pour la prise en charge et l'amélioration des prestations des PME, les encadrer et les orienter dans tout ce qui a trait à la relation avec les impôts. Tout cela pour assouplir les procédures fiscales et avoir un régime spécifique au profit des petites et moyennes entreprises.