L'Etat doit garantir un accès égal et juste de ces petites entreprises à ces marchés. La petite et moyenne entreprise (PME) algérienne n'a pas l'accès facile aux marchés publics. Elle n'obtient pas, selon les entrepreneurs, des marchés de manière suffisante. Pourtant, une instruction datée du 22 décembre 2008, émanant du Premier ministre, exhortait les membres du gouvernement, les walis, les P-DG des SGP et des entreprises publiques à promouvoir la production nationale. En principe, en référence à cette note, la PME algérienne peut obtenir un marché public quand bien même son offre serait supérieure à 15% à celle d'un concurrent étranger. “Dans les appels d'offres et les cahiers des charges, les administrations incluaient des critères qui excluaient de fait les entreprises algériennes, laissant ainsi la voie libre aux groupes étrangers”, déclare M. Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif de la PME. La PME est souvent victime d'une injustice d'une inégalité dans ce genre d'opérations. C'est le constat unanime établi hier par des associations d'entrepreneurs présents à une table ronde organisée par le quotidien El Moudjahid. L'on recourt souvent, dénoncent-ils, à des appels d'offres restreints. Outre le parti pris de l'administration, ces organisations estiment que le petit entrepreneur est marginalisé. “On exige de l'entreprise une caution de 5% du marché TTC, alors qu'elle n'a même pas réalisé 50% du projet”, regrette un des entrepreneurs. Ce dernier exerce son métier dans des conditions difficiles marquées par un désintérêt de la banque à son égard. Or, l'établissement financier devrait être son véritable accompagnateur. La mise à jour par rapport aux caisses de la Sécurité sociale, telles que la Cnas, la Casnos, la Cacobat… ne fait en outre, indiquent-ils, qu'envenimer la situation. Pis, certaines entreprises ont effectué des travaux et autres services suite aux inondations de Bab El-Oued de 2001 et au séisme de 2003, mais à ce jour, elles n'ont jamais été payées. Il faut dire que toute cette panoplie de contraintes empêche la PME d'évoluer et de se développer pour décrocher des marchés publics importants. Ce qui fait dire aux ordonnateurs, ministères et autres, qu'ils ne trouvent pas d'entreprises réalisatrices compétentes répondant aux cahiers des charges, notamment au sein des wilayas. Il est reconnu, certes, que ces PME n'accordent pas beaucoup d'importance aux aspects administratifs et financiers du point de vue de la gestion, mais elles doivent bénéficier de facilitations et de différentes aides possibles. “La survie des PME nationales est devenue un impératif national et qui doit être traité comme tel”, affirme M. Bensaci. Pour lui, l'Etat doit sauver la PME à travers une meilleure prise en charge. Les plus grandes nations libérales qui ont recouru, faut-il le rappeler, à un patriotisme économique est une preuve concrète sur la nécessité d'aider la PME algérienne. “L'Etat en tant que plus gros ordonnateur doit être le garant de l'égal accès aux marchés publics. Ce qui n'est pas le cas actuellement”, relève M. Bensaci. Devant cet état de fait, la réglementation des marchés publics “doit être amendée pour assurer aux PME un juste accès auxdits marchés et à commande publique”. Le Conseil consultatif propose que la loi prévoit un accès préférentiel des PME aux marchés publics dont le montant est par exemple inférieur à 10 millions de dinars. Il serait judicieux aussi, selon le conseil, qu'il soit atteint un objectif annuel fixé pour les administrations afin de les inciter à attribuer davantage de marchés aux PME. L'on peut ainsi arrêter un taux de 20% d'attribution de marchés aux PME pour chaque administration. L'autre proposition du conseil a trait au développement de la sous-traitance pour les PME. Que les grandes entreprises nationales ou étrangères qui contractent avec l'administration s'engagent à offrir aux PME nationales, par la voie de la sous-traitance, une participation au bénéfice de la commande publique.