Pour une proposition concrète, c'en est une ! une mutuelle de financement pour la PME afin de compléter les différents dispositifs existants tels que le FGAR (Fonds de garantie des crédits) ou encore la CGCI (Caisse de garantie des crédits d'investissement). C'est ce qui ressort de l'atelier sur “Les instruments de financements de la PME et l'expérience espagnole” organisé jeudi à Ghardaïa par le Conseil national consultatif nation pour la promotion des PME (CNC/PME). Ainsi, pour pallier aux dysfonctionnements de plus en plus criants des organismes et autres institutions financières, cette proposition émise par M. Zaïom Bensaci, président du CNC/PME lors de son intervention, risque de faire long feu. En effet, au-delà du constat ayant trait aux difficultés réelles qu'éprouvent les PME dans l'accès au crédit bancaire et le faible taux de bancarisation de l'économie algérienne, cette proposition de créer une caisse mutualiste (dont les actionnaires seraient également les clients) peut attirer l'attention des pouvoirs publics pour peu que ces derniers concèdent à sauver ce qui reste en Algérie de son tissu industriel. En voulant défendre le bien-fondé de sa proposition “qui est loin d'être irréaliste”, M. Bensaci a rappelé qu'“il existe des PME dont la santé financière est bonne et qui sont capables d'être, au niveau régional, les locomotives d'un projet de création de caisses de crédit mutuel”. Il citera pour l'aspect “concret” entre autres : la ristourne d'une partie des excédents de gestion, la solidarité entre les sociétaires, la responsabilité conjointe et solidaire des sociétaires, ou encore le bénévolat des administrateurs. Présent à cet atelier, le ministre de tutelle, M. Mustapha Benbada, a estimé à son tour que cette rencontre de Ghardaïa va très certainement procéder à un rapprochement entre les banques, les fonds de garanties et la PME. À propos de la bancarisation il dira que celle-ci “avance” et qu'“il y a eu des efforts certains” sans tout de même oser nier les “lenteurs”. De leur côté, les experts espagnols de la fondation Cirem et de l'Agence espagnole de coopération internationale (AECI), MM. Joaquim Ferrer et Riera Jordi, ont décliné, pour leur part, la palette des différents instruments de financement existants dans leur pays. Ils évoqueront dans ce contexte l'affacturage et le crédit-bail, des notions quasiment inconnues dans notre pays. En attendant que du concret soit établi sur le terrain de la réalité économique algérienne, le secteur de la PME continue, hélas, à patauger dans le flou. Une appréciation qui peut, certes, paraître excessive mais il suffit simplement de s'intéresser à l'imprécision du nombre réel des PME en activité en Algérie pour comprendre la gravité de la situation. Par exemple, les différentes institutions étatiques telles que la Cnas, le CNRC, la Casnos, l'ONS et l'administration fiscale, n'arrivent toujours pas à se mettre d'accord sur un chiffre précis. Un “amateurisme” qui dénote du peu d'intérêt accordé à un secteur qui, sous d'autres cieux, fait la compétitivité des économies les plus performantes au monde. Salim koudil