Le système éducatif actuel n'est plus à l'ordre du jour. Il est question de revoir tout le système d'évaluation nationale. C'est du moins l'avis que partage l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, Nedjadi Messeguem, à travers son appel urgent d'aller vers un changement radical du système d'évaluation nationale. Selon M. Messeguem, qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale, «la réforme du système scolaire est désormais une nécessité, car le système actuel est de type archaïque qui ne correspond plus aux attentes de ce secteur. Il s'agit d'un dossier ouvert qui touchera l'ensemble du système d'évaluation scolaire». Il détaille : «La dernière refonte des examens du bac a démontré ses limites. Cela se précise à présent avec tout ce qui s'est passé à travers les réseaux sociaux. Ce type d'examen a démontré ses limites. Il y a lieu, ainsi, d'aller vers une réforme totale du baccalauréat», a-t-il signalé. Mais qu'est-ce qu'il y a lieu de réformer ? D'après cet inspecteur général auprès du ministère de l'Education nationale, la réforme du système éducatif s'articule autour d'un ensemble d'éléments essentiels, à savoir la durée des examens, les coefficients, aller vers un contrôle continu ou bien des épreuves anticipées. Cet inspecteur parle, en effet, «d'une possibilité de réduire à trois jours au lieu de cinq l'examen du baccalauréat. De réviser les coefficients de certaines matières secondaires par rapport aux matières essentielles, notamment pour les filières scientifiques». Il est aussi question, avance-t-il, «de revoir les guides qui conditionnent l'élaboration de sujets et former les inspecteurs qui élaborent les sujets». Messeguem a fait savoir, dans ce contexte, que la ministre de l'Education «a suggéré des ateliers qui intégreront plusieurs autres départements ministériels pour mieux réfléchir et baliser toutes les idées que pourrait porter le débat». La finalité étant de parvenir à un schéma de réformes qui sera proposé «prochainement» au gouvernement, soit avant la prochaine rentrée scolaire, prévue en septembre, a-t-il soutenu. Invité à commenter le déroulement des épreuves partielles du baccalauréat, le représentant du ministère s'est félicité de ce qu'elles aient lieu «dans de très bonnes conditions» et qu'elles n'aient pas été émaillées par «le phénomène des fuites des sujets», comme ce fut le cas pour l'examen initial. «A aucun moment, il nous a été révélé par les services de sécurité qui nous accompagnent dans la surveillance de ces épreuves qu'il y a eu fuite», a-t-il assuré, qualifiant, par ailleurs, de «normal» le taux d'absentéisme ayant caractérisé le baccalauréat bis (10%). «Chaque année, le taux dépasse le tiers. Pour cette session, nous sommes à 32,35%, ce qui n'est pas un taux exagéré», a-t-il argumenté, qualifiant en revanche de «légèrement supérieur» le taux d'absentéisme observé chez les candidats ordinaires (1,32%), comparativement à la session précédente (0,92%). «Toutes les épreuves fuitées ont été refaites, ce qui constitue un élément de validité du baccalauréat pour cette année», a-t-il rétorqué. S'agissant de la «crédibilité» de cet examen, il a ajouté qu'il n'était pas «logique» de refaire les matières non fuitées.