Ces propositions seront actées prochainement par l'Exécutif avant leur traduction par des commissions d'experts sous la forme de contenus pédagogiques. Le porte-parole du ministère de l'Education, Nedjadi Messeguem, et Farid Benramdane, chargé de la pédagogie, ont animé, hier, une conférence de presse à Alger au lendemain de la conférence nationale sur l'éducation. Les deux cadres du ministère sont revenus sur les principales recommandations retenues à l'occasion de la clôture de cette conférence. Examen de 5e, c'est fini Pour M. Messeguem, l'examen de 5e année est devenu un traumatisme national. En plus de l'impact négatif de cette épreuve sur l'élève, "nous avons constaté que la plupart des enfants qui passent au moyen échouent la première année. De plus, nous n'avons aucune idée sur les savoirs acquis par les élèves durant son cursus", a expliqué le porte-parole du ministère. D'après le conférencier, le but de la tutelle est d'avoir des élèves qui maîtrisent les fondamentaux quand ils arrivent au moyen. Raison pour laquelle, selon lui, la tutelle a opté pour la mise en place d'un test national pouvant identifier les forces et les faiblesses de chaque élève. La nouvelle mesure a de grandes chances d'être appliquée dès la prochaine rentrée scolaire. Révision de l'examen du bac : l'option de l'examen en deux temps favorisée La refonte du baccalauréat était l'une des propositions phares de la conférence. Que ce soit le gouvernement, le ministère de l'Education ou les syndicats, tout le monde s'est accordé sur la nécessité de réformer l'examen du bac. Selon le porte-parole du syndicat, l'option de scinder l'examen du bac en deux est retenue. Le responsable du ministère ajoute que l'option de la fiche d'évaluation sera également intégrée dans le calcul de la moyenne de l'examen. "Les élèves passeront les matières secondaires en deuxième année et les matières principales en terminale. Mais pour capter l'intérêt des élèves pour les matières déjà examinées, nous allons recourir à la fiche d'évaluation. Le document servira les élèves les plus studieux pour la fiche de vœux", dit-il. Le bac professionnel : une nécessité économique L'autre grande annonce faite lors de la conférence nationale est l'instauration du bac professionnel. Selon le responsable du ministère, cette option s'impose d'elle-même du fait que le pays est en pleine mutation. "Le bac professionnel devient une obligation. Malheureusement, la société algérienne a des réticences quant à cet enseignement", a regretté M. Messeguem. Néanmoins, il a reconnu que l'instauration du bac professionnel demande un gros travail assurant, par ailleurs, qu'avec le système LMD, il est plus facile de créer la licence et le mastère professionnel. Le préscolaire généralisé d'ici à 2017 La généralisation du préscolaire reste une épine dans le pied de la tutelle. À cet effet, le porte-parole du ministère de l'Education a admis que l'ONU met la pression sur l'Algérie pour la généralisation du préscolaire. Ainsi, le cadre du ministère a promis que d'ici à 2017, le préscolaire sera généralisé en Algérie. "En plus des recommandations de l'ONU, nous avons constaté qu'il y a une disparité entre les enfants qui passent par le préscolaire et ceux qui ne le font pas", a admis M. Messeguem.
Temps scolaire : nécessité de revenir aux 36 semaines par an Le retour au temps scolaire standardisé de l'élève en Algérie, à savoir 36 semaines de scolarité par an, est l'autre point fort des recommandations, d'après le chargé de la pédagogie, Farid Benramdane. Selon lui, le temps scolaire en Algérie est de 24 à 26 semaines, ce qui a des répercussions sur les compétences des élèves. "Ce sont des contenus disciplinaires qui sautent et des qualifications scientifiques qui sont diluées", a-t-il relevé. Pour lui, "il est nécessaire de respecter les exigences scientifiques internationales et redonner ainsi au baccalauréat algérien sa valeur scientifique pour qu'il soit positionné dans la comparaison internationale". Le nombre des contrôles sera diminué de moitié L'autre recommandation retenue est la diminution du nombre d'épreuves d'évaluation de moitié. D'après les cadres du ministère, l'option retenue est l'évaluation pédagogique. "Nous avons remarqué que le temps attribué aux contrôles est supérieur à celui accordé aux cours." Education islamique devient éducation et civilisation islamiques Le ministère de l'Education nationale propose de revoir la manière dont est enseignée l'éducation islamique. "Nos enfants devront avoir une dimension d'appartenance à la civilisation musulmane", a insisté M. Messeguem. Le porte-parole a annoncé que le ministère de l'Education a signé une convention avec le ministère des Affaires religieuses pour la formation d'éducatrices et d'inspecteurs pour faire un socle commun pour les activités en langue pour ne pas déstabiliser l'élève par rapport aux discours du maître. D .S.