L'ex-capitaine des Verts des années 80, Ali Fergani tire ses enseignements sur le groupe de l'Algérie pour ce dernier tour qualificatif au mondial 2018. Le Temps d'Algérie: En tombant sur le Nigeria, le Cameroun et la Zambie lors du dernier tour qualificatif au Mondial 2018, l'Algérie a-t-elle hérité du groupe de la mort ? Ali Fergani: Tous les groupes sont des groupes de la mort. Il n'y a plus de petites équipes en Afrique comme ce fut le cas jadis. Prenez juste le cas du Cap-Vert qui est considéré aujourd'hui comme une équipe très respectée au niveau du continent. Maintenant, il est clair que ça va être difficile pour notre équipe nationale, même si nos adversaires sont un cran en dessous de nous. Le Nigeria traverse une période de transition, le Cameroun amorce un nouveau cycle en enregistrant de bons résultats ces derniers temps. Quant à la Zambie qui a gagné la CAN en 2012, elle a toujours cette capacité de reconstruction qui fait d'elle une équipe toujours redoutable. En 1994, ils avaient perdu presque toute leur équipe suite à un crash d'avion, quelques mois plus tard, ils allaient finir vice-champions d'Afrique. Beaucoupd'observateurs pensent que les Verts sont les grands favoris pour obtenir leur billet en Russie ? Favoris ou pas, ce qui est sûr, c'est que nos chances pour se qualifier au mondial 2018 sont certaines. Aujourd'hui l'Algérie est considérée parmi les équipes les plus fortes d'Afrique. Nous avons la chance d'avoir une génération de joueurs très talentueux qui évoluent tous comme titulaires dans de grands clubs européens. Il faut donc en profiter pour imposer notre diktat sur la scène continentale. Cela dit, notre équipe est appelée à effectuer de longs déplacement en Afrique où les conditions sont très particulières. Nos joueurs ont la chance aujourd'hui d'avoir à leur disposition un avion spécial, ce qui n'était pas le cas pour nous dans les années 80. En principe, ils ont acquis avec le temps une certaine expérience pour ce genre de rendez-vous. Est-il normal qu'à trois mois du début de ces éliminatoires, la FAF n'a pas encore désigné un sélectionneur à la tête des Verts ? Non, ce n'est pas du tout normal qu'il n'y ait pas déjà un sélectionneur en place. La logique aurait voulu qu'il soit là bien avant le match retour face aux Seychelles pour qu'il prenne connaissance de l'effectif. Maintenant, si la FAF a préféré ne pas divulguer le nom du futur entraîneur national parce qu'il est en train de faire actuellement l'Euro, ça c'est autre chose, mais il est clair qu'il faut un sélectionneur de renommée internationale à notre équipe et en urgence. Une dernière question : la FAF a fixé comme objectif le dernier carré de la CAN 2017 au futur sélectionneur national. Sommes-nous devenus des gagne-petit ? Je pense que c'est juste une protection pour le futur sélectionneur national. En tout cas, commencer par atteindre les demi-finales d'une CAN, c'est 50% de chances d'aller en finale. Autres réactions après le tirage au sort Réactions algériennes après le tirage au sort du troisième et dernier tour des qualifications de la Coupe du Monde 2018 de football, effectué vendredi au siège de la Confédération africaine de football (CAF) au Caire et qui a placé les Verts dans le groupe B avec la Zambie, le Cameroun et le Nigeria. Rabah Madjer (ex-attaquant international) : «C'est un tirage difficile pour les quatre équipes. Il nous faut beaucoup de sacrifices pour prendre le seul billet du groupe. Le staff doit gérer minutieusement chaque confrontation. Pour être franc, l'Algérie bat facilement ces dernières années ses adversaires à domicile, mais elle trouve par contre d'énormes difficultés quand il s'agit de jouer hors de ses bases, notamment avec les conditions climatiques souvent défavorables. Cette fois-ci, la mission sera encore plus compliquée car nous allons affronter la Zambie, le Cameroun et le Nigeria et non pas des équipes comme le Lesotho, la Tanzanie ou l'Ethiopie. Je souhaite toute la réussite à notre équipe». Abdelhak Benchika (ex-sélectionneur national) : «Il s'agit d'un groupe difficile pour l'Algérie mais aussi pour les autres équipes du groupe B qui ne vont certainement pas dormir cette nuit. L'équipe algérienne fait peur à ses adversaires vu son organisation et la qualité de l'effectif. Nous avons quelques soucis en défense, si nous arrivons à les régler, notre équipe sera difficile à battre». Chaabane Merzkane (ancien défenseur international) : «L'Algérie est l'équipe la mieux classée en Afrique, elle doit donc confirmer son statut de meilleure sélection du continent qui s'est qualifiée aux deux dernières éditions du Mondial en 2010 et 2014. Le premier match face au Cameroun sera important pour la suite».