«Revenir à Alger chaque année durant le mois sacré de Ramadan est devenu pour moi un rituel. C'est une date que j'attends, et chaque année ça ce passe de mieux en mieux», a déclaré L'Agérino lors du point de presse qui a précédé son concert, tenu à l'Hôtel Hilton et organisé par wellSound. Ce khenchli d'origine a révélé son intérêt et son attachement à ses racines qui se traduisent dans sa musique. «Les couleurs maghrébines que j'introduis dans mes chansons sont d'une grande inspiration pour moi. Une vraie folie se dégage de la musique algérienne, il y a du génie dedans et j'y suis pas insensible. C'est mes racines. J'en ai écouté depuis mon enfance et aujourd'hui, j'explore les profondeurs de cette musique», a-t-il indiqué. À propos de l'influence du Rai dans sa musique, il dira que ce style, il l'a beaucoup écouté, mais que certaines sonorités le dérangent. «Je trouve que dès fois, c'est mal mixé. Cependant, dans les mélodies, il se passe quelque chose de génial. Je m'en inspire beaucoup et je suis à l'aise dans ce style-là». Concernant Cheb Hasni, il dira que c'est un hommage qu'il lui a rendu dans sa chanson Hasni. «Cheb Hasni a bercé mon enfance, bien que j'étais petit et que je ne comprenais pas ce qu'il disait, mais les aigus de sa voix, ses mélodies… m'ont longtemps bercé, et inconsciemment, c'est naturellement que je les ai reprises aujourd'hui». Celui qui s'était orienté d'abord vers une formation d'ingénieur ou de professeur de mathématiques, son baccalauréat scientifique en poche, n'était pas destiné à faire du rap. «J'ai commencé à faire du rap pur et dur pour ceux qui connaissent vraiment l'Algérino. Après, on évolue avec son temps et on devient de plus en plus mélodieux. Dans mes albums, il y a de tout. C'est vrai que les singles que je propose sont plus festifs, mais il y a toujours un petit engagement. Le fait de m'appeler L'Algérino en France, c'est déjà un grand engagement», a-t-il souligné. Il évoquera dans ce sens sa chanson Bawa, dont le clip fut tourné dans son village à Khenchla. «Ce clip est un retour aux sources. C'est les terres de mes parents, de mes grands-parents. C'est sans doute l'un des meilleurs clips que j'ai faits dans ma vie. C'était vraiment chargé en émotions. C'est un hymne aussi à la berbérité de l'Algérie». Soucieux du détail et engagé dans la réalisation de ses clips fantaisistes, l'Algérino dira que c'est seulement depuis ces trois dernières années qu'il a vraiment commencé à travailler sur ses clips. «Je les écris et réalise moi-même. Et je me régale. Peut- être que plus tard, j'écrirai des scénarios de films», lance-t-il. Cependant, il ne manquera pas de souligner que même si l'image est devenue très importante, la musique reste encore plus importante. «Je ne donne pas beaucoup d'interviews, c'est pour cela que j'aime que les gens découvrent ma personnalité à travers mes clips». En attendant son septième album qui arrive à la rentrée, les fans de L'Algérino pourront prochainement découvrir deux à trois single truffés de beaux clips.