Après l'instauration du système des quotas et des licences d'importation, la facture d'importation des véhicules a chuté de plus d'un milliard de dollars, depuis début 2016. La facture a régressé à près de 555 millions de dollars durant les 5 premiers mois de 2016, contre 1,72 milliard de dollars durant la même période de 2015, soit une baisse de 1,165 milliard de dollars, soit -68%, annonce le Centre national des statistiques des Douanes (Cnis). Selon les prévisions du ministère du Commerce, la facture d'importation des véhicules ne dépassera pas un milliard de dollars en 2016, contre 3,14 milliards de dollars pour un nombre de 265 523 véhicules en 2015 et 5,7 milliards de dollars en 2014 pour 417 913 unités. Selon les données du Cnis, même le nombre de véhicules importés a connu une nette baisse, soit -75%. Ainsi, entre début janvier et fin mai 2016, les importations sont de 35 925 véhicules importés contre 144 060 unités sur les cinq premiers mois de 2015, soit une réduction de 108 135 véhicules, ajoute le centre, cité par l'APS. Par concessionnaire, les baisses ont oscillé entre 2% et 98% et elles ont été plus sensibles chez ceux des marques asiatiques. Pour rappel, les licences d'importation des véhicules ont été attribuées, en mai, à 40 concessionnaires sur 80 postulants. Fixé initialement à 152 000 unités pour l'année 2016, le contingent quantitatif d'importation des véhicules a été réduit à 83 000 unités. Le contingent des véhicules concerne ceux destinés au transport de dix personnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type «break» et les voitures de course) et les véhicules dédiés au transport de marchandises. Les engins tels que les camions et tracteurs que certains professionnels importent pour le fonctionnement de leur entreprise ne sont pas concernés par le dispositif des licences. Dans les prochaines années, le gouvernement compte durcir davantage les conditions d'activité des concessionnaires dans la mesure où ces derniers doivent engager des investissements dans le secteur des véhicules et dont un cahier des charges a été élaboré par le ministère de l'Industrie et des Mines. Lors de sa visite jeudi à Tiaret, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait rappelé l'obligation de tous les concessionnaires automobiles d'investir localement, au risque de retrait de la licence d'importation, en 2017. En revanche, le recul des importations a pénalisé les personnes qui veulent acquérir un véhicule. Les services de la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes ont été, en effet, destinataires de plusieurs requêtes, émanant de clients et revendeurs agréés. Ces derniers dénoncent une augmentation injustifiée des prix de vente des véhicules neufs, ayant fait l'objet d'une commande au préalable. Les concessionnaires ont justifié le renchérissement des prix par la dépréciation du dinar. Un argument qui reste non convaincant, selon les services du commerce.