A peine les opposants à Ahmed Ouyahia ont refait surface, contestant «l'irrégularité» du dernier congrès extraordinaire du Rassemblement national démocratique (RND), des dizaines de bureaux de wilaya se sont mis de la partie pour défendre le secrétaire général. Le directeur de cabinet de la présidence de la République, lui, ne prête aucune attention à ce «groupuscule» qui, malgré tout le soutien dont bénéficie le patron du RND, croit toujours pouvoir le destituer. De Tizi Ouzou, Aïn Defla, Guelma, comme de Souk Ahras, entre autres, les coordinateurs, tout en réitérant leur fidélité à Ouyahia, ont violemment critiqué la nouvelle sortie des «redresseurs». «Une tentative, le moins que l'on puisse dire vouée à l'échec, croit pouvoir porter atteinte à la crédibilité du dernier congrès ordinaire du parti qui était une réussite sur tous les plans», écrit le bureau de wilaya de Souk Ahras dans un communiqué. Dénonçant «des comportements absurdes», les rédacteurs du communiqué, qui assurent Ouyahia de leur «soutien indéfectible», estiment que ces «opposants» n'arriveront jamais à leur fin. De Tizi Ouzou, le bureau de wilaya accuse ce groupuscule «de n'être présent qu'à travers les colonnes d'une certaine presse». «La classe politique, le RND et l'opinion publique en ont marre d'entendre les mêmes phrases et les mêmes expressions basses à chaque fois. Ce groupuscule prouve qu'il vit derrière l'histoire», peut-on lire dans une déclaration signée par le coordinateur Tayeb Moukadem. Tout le monde a suivi, selon le bureau du RND à Tizi Ouzou, «le bon» déroulement du congrès, «une vraie leçon de démocratie». «Comment alors, des personnes rejetées au sein même de la base, viennent aujourd'hui parler et porter atteinte à la personne d'Ahmed Ouyahia, un symbole de tous les militants après son élection à travers l'urne ?», s'interroge-t-on dans la déclaration. De son côté, à l'issue d'une réunion, le bureau de wilaya de Aïn Defla n'a pas été avec le dos de la cuillère pour afficher «son soutien» au secrétaire général. Ce dernier «est le seul capable de mener le parti à jouer les premiers rôles lors les prochaines échéances électorales et le classer dans la locomotive», estiment les militants de Aïn Defla. De Guelma aussi, le bureau de wilaya, tout en dénonçant «les atteintes à la légitimité du congrès», réitèrent à leur tour leur «soutien» au patron du RND qui «était une revendication de la base». «Nous ferons face à ces sorties irresponsables dont le seul objectif est de perturber le climat de sérénité, de stabilité et d'union dans lequel se trouve le parti», promettent-ils encore. Cette vague de communiqués, de déclarations et de «post» sur les réseaux sociaux prouvent, on ne peut plus clair, qu'Ahmed Ouyahia est dans une position très confortable. D'où, d'ailleurs, son ignorance de cette «opposition» qui ressasse la même chanson que celle qui a précédé la tenue du congrès extraordinaire du 5 au 7 mai dernier. Ouyahia, qui bénéficie du soutien du chef de l'Etat, ne voit pas vraiment dans le retour des Mustapha Yahi, Smati Kamel Zoghbi, Nouria Hafsi, Kacem Kebir, Tayeb Zitouni et Abbas Boutouiga, une vraie menace. Selon certains députés du RND, ces derniers pourraient même «être actionnés par le secrétaire général du FLN», Amar Saâdani, afin, estiment-ils, de déstabiliser le parti à la veille des législatives.